Un
nuage flotte sur l'eau et déverse un flot de paillettes sur le corps
de notre héros. Scott Carey (Grant Williams) prenait le soleil sur
sur petit yacht, en vacances avec sa femme Louise (Randy Stuart).
Elle était allé chercher de la bière pour se désaltérer, voilà
pourquoi Louise n'a pas été touchée par ce nuage qui ne dit pas
son nom mais on devine sa portée radioactive comme sa venue au large
dans l'océan dans un essai nucléaire.
Il
faut attendre un peu avant que le changement d'échelle se mette en
œuvre puisque le titre du plus célèbre film de Jack Arnold
l'annonce. Carey va rétrécir mais avant les effets spéciaux
promis, le couple doit se rendre compte de la maladie, tel un cancer,
qui est invisible jusqu'à ce qu'elle prenne le dessus. Tout passe
ainsi par des reproches. Carey est persuadé que son épouse s'est
trompé de vêtements chez le pressing.
Mais
non rien n'y fait, au fil des jours, les costumes, pantalons et
chemises semblent plus étroits, puis Louise commence à avoir la
même taille que son mari. Autant dire que c'est un bouleversement
dans l'ordre des valeurs. Aussitôt, la nouvelle de la maladie de
Carey se répand dans la presse (il devient une curiosité) et la
médecine est bien incapable de trouver un antidote pour stopper la
perte de taille (l'aspect scientifique du film).
Comme
s'il savait déjà quel est son sort, toujours dans une idée
d'hommage au cinéma de Tod Browning, comme l'était déjà
Tarantula, Carey se rend dans un cirque pour rencontrer une
naine et comprendre quelle va être sa vie future, dans une étrange
séquence où le cinéaste montre que la normalité n'a rien à voir
avec la taille. Car il ne sait pas encore que la catastrophe ne va
jamais cesser et Carey ne va jamais rétrécir.
L'antidote
trouvé ne fait aucun effet et dans une effet raccord fulgurant Carey
se retrouve dans une maison de poupée. La mise en scène délirante
de Jack Arnold peut enfin se mettre en branle avec ses dimensions
inversées. Dans Tarantula, l'araignée devenait gigantesque à
cause de la science maladive des hommes, dans L'Homme qui rétrécit
l'araignée conserve sa taille mais devient un véritable danger pour
Carey.
Désormais
minuscule, il devient la proie tout autant de son chat qu'il n'avait
jamais cessé de cajoler pendant tout le film mais aussi d'une
araignée maîtresse des lieux où il se retrouve dans le dernier
tiers du film. Carey tentant d'échapper au matou fuit dans la cave
où les proportions prennent des atours effrayants dans ce fameux
changement d'échelle. C'est un monde inconnu et désert qu'il
découvre et qu'il doit conquérir.
L'univers
découvert est comme l'arrivée dans l'espace intersidéral, tout est
sec et gris mais Carey doit trouver de quoi boire, manger et se
vêtir. C'est encore une fois dans la mythologie américaine de la
dernière frontière que le film de Jack Arnold s'épanouit dans une
métaphore de l'inconnu où la science ne peut rien faire, seul
compte le courage de l'homme face à l'adversité et les éléments,
à l'inconnu qu'annonçait ce péril atomique.
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