Pas
d’assassinat dans Detective
Dee II : La légende du dragon des mers
mais une flotte entière de la marine partie faire la guerre au
royaume voisin et décimée par un dragon des mers. L’action se
déroule au milieu du 7ème
siècle, période de troubles, et tout est recréé avec des effets
spéciaux (et une 3D) qui sont pour une fois réussis et qui servent
le scénario et non l’inverse. Les navires sont déchiquetés, les
planches et les hommes volent dans tous les sens, le monstre est à
peine visible (pour maintenir le suspense), seules d’immenses
vagues d’eau, tel un tsunami dévastateur, surgissent.
Pour
enquêter, le jeune Dee (Mark Chao qui reprend le rôle jeune d'Andy
Lau) doit d’abord convaincre le département de la justice dirigé
par Zhenjin (Feng Shao-feng) de lui donner le badge qui lui permettra
de se déplacer sur tous les lieux de l’enquête. L’entente entre
les deux hommes est difficile. Zhenjin ne fait pas confiance à Dee
et ce dernier, avec arrogance, constate l’absence de jugeote de son
nouveau collègue. Il faut dire que la pression que lui a mise
l’impératrice est imposante : Zhanjin a dix jours pour
résoudre le mystère du dragon des mers.
Un
séjour en prison de Dee pour son esprit libre lui permet de
rencontrer le docteur Shatuo (Lin Geng-xin qui reprend le rôle jeune
de Tony Leung Ka-fai). Avec son aide, Dee parvient à s’évader.
Mais c’est surtout grâce à son sens inné de la déduction, Dee
analyse tout, voit tous les détails et réagit très vite qu’il
peut s’échapper puis mener son enquête en trouvant rapidement des
indices. On pense dans ces moments que Tsui Hark a bien regardé la
série Sherlock tant les rapports entre Dee et Shatuo font penser aux
personnages de Benedict Cumberbatch et Martin Freeman, humour
caustique compris.
Et
un mystère en suit un autre. Un homme reptile vient attaquer la
courtisane Ruiji (AngelaBaby). Il a des griffes très acérées, il
est tout vert et grogne mais il tente de laisser un message. Ce
reptile est Yuan Zhen (Kim Beom), l’ancien amant de Ruiji
transformé ainsi par le chef d’une tribu rebelle. Dee va chercher
à soigner avec l’aide d’un savant un peu fou (Aloys Chen),
personnage délirant qui apporte une touche comique tout autant que
le personnage qu’interprétaient conjointement Richard Ng et Teddy
Robin dans Detective Dee.
Detective
Dee II alterne les
scènes humoristiques dues à la fois au duo Dee – Shatuo, ce
dernier jouant le candide et au savant timbré, les scènes plus
sensuelles et romantiques avec l’amour que Ruiji a pour Yuan Zhen
et les longues et complexes scènes de bataille chorégraphiées par
Yuen Bun et Lin feng. La plus impressionnante a lieu dans une île où
Dee, Shatuo et Zhenjin affrontent le chef rebelle dans une falaise
grise filmée de nuit. Les notions d’horizontalité et de
verticalité sont abolies. Les corps virevoltent dans les airs comme
au bon vieux temps du wu xia
pian fantastique.
D’une
certaine manière, plus qu’une suite sous forme de découverte de
la jeunesse des personnages de Detective
Dee, le film de Tsui Hark est
un démarquage assez flagrant de Zu
les guerriers de la montagne magique.
Tout d’abord à cause de la présence d’une Chine antique
fantasmée et légendaire, pure invention du cinéma, de la présence
constante de l’eau et des montagnes. Mais surtout dans les
personnages qui reprennent les caractéristiques si marquées de
l'une de ses œuvres fondatrices qui n'avait pas eu le succès
escompté 30 ans plus tôt. Logiquement, Tsui Hark propose à nouveau
le même spectacle à une nouvelle génération de spectateurs.
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