Avant
Diamantino, Gabriel Abrantes tournait une cocasserie de 32
minutes titrée Ennui ennui filmée dans une montagne
verdoyante que les dialogues comme l'Afghanistan. Derrière un
rocher, une femme et son fils, un bon grassouillet qui semble bien
timide, peu aventureux observent un autre duo, un père et sa fille
vivant dans une tente. Le fils pourrait épouser la fille pense la
mère qui veut envoyer des flèches anesthésiantes à la jeune femme
et, pourquoi pas, l'enlever pour que ce mariage, que ne veut pourtant
pas son gamin, ait lieu.
Et
là, dans cette zone perdue, où personne ne semble vraiment habiter,
débarquent un troisième duo, l'ambassadrice et sa fille (soient
Edith Scob et Laetitia Dosch), l'une d'un snobisme absolu, marâtre
peu amène envers sa fille qui a emboutit la voiture en pleine
toundra. Elle lui sort, cigarette au bec, l'air dédaigneux, des
réflexions sarcastiques, sur sa maladresse. La fille, avec cette
voix qu'a Laetitia Dosch, celle d'une gamine prise en train de faire
une grosse bêtise, elle se défend en bafouillant des excuses
pitoyables.
L'humour
de Gabriel Abrantes tient de l'incongruité de ces deux femmes
égarées dans un monde qui ne les attendait pas. Elles ne viennent
pas seules, une voiture, un cochon et des travestissements puisque
Laetitia Dosch revêt la tenue de la jeune Afghane et inversement, un
thème qui sera celui de Diamantino. C'est vers un boulevard
de quiproquos que s'engage le film, pas toujours très finement
puisqu'on joue comme Au théâtre ce soir, mais auquel le cinéaste
met en parallèle une légère portée politique et féministe.
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