Une
vie (Stéphane Brizé, 2016)
Il
paraît que Une vie a été filmé à la Barry Lyndon,
lumière à la bougie, vêtements d'époque où les acteurs se les
gelaient car le chauffage correspondait également à celui du temps
de Maupassant. Finalement, cette immersion grandeur nature dans le
19ème siècle est strictement comparable à celle de Vincent Lindon
au milieu des vrais ouvriers et des acteurs non professionnels dans
La Loi du marché. Stéphane Brizé filme ici en format 1:37
mais toujours caméra à l'épaule, encore une fois dans une vaine
recherche de vérisme. Mais ce qu'il filme, que ce soit dans La
Loi du marché ou dans ses films précédents comme dans Une
vie, c'est une petite bourgeoisie française accrochée à ses
titres de propriété, la cabane au bord de mer pour Lindon, la
grande masure pour Judith Chemla. Une vie est à la fois trop
long (ça m'a semblé interminable et montone) et trop court,
l'actrice porte 30 ans d'une vie mais l'impression de faire du
sur-place est de plus en plus grande.
Inferno
(Ron Howard, 2016)
Je
me demande ce que serait devenu Tom Hanks sans Ron Howard. Ils
travaillent ensemble depuis plus de 30 ans, depuis Splash à
ces adaptations de Dan Brown en passant par Apollo 13. Le film
est évidemment pachydermique, du cinéma de pépé, comme si on
regardait une aventure d'Indiana Jones sans rythme, sans comédie,
sans charme. Il aura fallu 3 Oscar (2 pour Tom, un pour Ron) et 2
César (pour Omar Sy et Sidse Babett Knudsen) pour un scénario
bourré de flash-backs tremblotants où Tom Hanks est amnésique,
d'images mentales kitsch et de twists invraisemblables. Tout est raté
et improbable mais c'est tellement bon de voir un film qui ne ment
pas sur ses intentions que j'ai pris un petit plaisir coupable à
regarder Inferno.
Attention,
il faut bien lire l'affiche française, Cyril Hanouna fait la voix
française (oui, c'est un film d'animation). Il est indispensable de
voir le film en VO parce que Seth Rogen a le rôle principal. Il est
une saucisse de hot-dog qui attend sagement dans un supermarché
qu'on l'achète, sauf qu'il est amoureux du pain de hot-dog (Kristen
Wiig fait la voix du personnage féminin). C'est d'abord un film de
Seth Rogen bien classique, fait de blagues crasses et vulgaires, à
ne pas mettre entre toutes les oreilles, ce qui est plutôt amusant
si on aime le bonhomme. Le film ne s'adresse absolument pas au jeune
public. C'est ensuite une petite critique de la société de
consommation montrée comme une religion, ce qu'elle est, après
tout, sur les billets et pièces de monnaie américains, il est écrit
In God We Trust. Religion et libéralisme, du pareil au même. Contre
cette société, Seth Rogen et ses potes (James Franco, Michael Sera,
Paul Rudd) ont deux solutions : la drogue et la partouze. Deux
séquences hallucinantes et démentes même en animation, les plus
drôles du film, gentiment politiquement incorrect.
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