Cette
septième aventure de Tarzan, toujours jouée par Johnny Weissmuller,
aurait pu s'appeler « Tarzan fait la guerre aux nazis ».
L'acteur et nageur, né en Autriche, se devait d'entrer dans l'effort
de guerre. Simplement titré Le Triomphe de Tarzan, le film
voit plusieurs changements majeurs par rapport aux six premiers.
C'est désormais RKO qui produit la série, après la MGM,
conséquence directe, Tarzan a un nouveau cri, copyright oblige) et
Maureen O'Hara ne joue plus Jane. William Thiele est aux manœuvres,
cinéaste allemand exilé après l'arrivée de Hitler au pouvoir, il
s'en donne à cœur joie pour ridiculiser les nazis venus au beau
milieu de la jungle troubler la vie de Tarzan.
Jane
n'est pas là, elle est rentrée en Angleterre pour soigner les
soldats bombardés par les missiles ennemis. Elle est absente mais
Tarzan et Boy (Johnny Sheffiled) ne cessent de parler d'elle. Elle
leur envoie une lettre (expédiée par avion directement) où elle
leur raconte l'horreur de la guerre. Tarzan était resté jusque là
neutre mais il est très colère. Les nazis ont envahi la cité de
Palandria, une ville secrète qui ne figure sur aucune carte mais qui
recèle de nombreuses richesses, et réduit les habitants en
esclavage. Mais tant que les Allemands ne viennent pas occuper la
jungle, Tarzan préfère ne pas s'en mêler. Tarzan est comme ce bon
Président Roosevelt, il attend trop longtemps.
Seul
sans sa maman, Boy ne fait que des bêtises. Avec Cheetah et Buli son
éléphanteau, il s'aventure à descendre une falaise mais tombe. Le
malheureux ! Une femme, venue de la cité secrète de Palandria
et nommée Zandra (Frances Gifford) vient le sauver. On remarquera
que son prénom est un peu celui de Tarzan à l'envers. On notera
également que le film abandonne les tribus africaines et noires pour
s'aventurer vers une colonie blanche et aux noms orientaux. Les
frères de Zandra s'appellent Achmet ou Amir et son père Oman règne
sur cette cité pacifique qui accueille les nazis en bonne foi. L'un
d'eux avait été soigné des années auparavant par Zandra.
Tarzan
est souvent laissé de côté et c'est Cheetah avec ses nombreux gags
qui est au centre du film. Tarzan a recueilli, sans savoir qu'il est
nazi, un des Allemands et le chimpanzé a volé l'antenne de la radio
qui lui permettrait de communiquer avec Berlin (ah oui, tous les
Allemands parlent anglais). A un haut gradé qui se vantait que les
forts sont supérieurs aux faibles, William Thiele met sur le même
plan les affreux nazis et Cheetah. Jusqu'à ce plan final où les
généraux à Berlin écoutent le chimpanzé baragouiner dans le
micro de la radio et affirment que c'est le Führer lui-même qui
leur parle, j'avoue que Cheetah est souvent très drôle et les gags
réussis.
C'est
assez étonnant mais le scénario de Tarzan triomphe est l'un
des mieux écrits jusqu'à présent. Certes, il faut s'accommoder des
facilité narratives, de ces blancs au beau milieu de l'Afrique et de
l'anglais que tout le monde parle. Le personnage de Zandra remplace
avantageusement celui de Jane et on se demande même, quand Boy lui
demande de porter la petite robe de sa maman, si Tarzan ne va pas
tomber amoureux d'elle. L'une des scènes est subtilement esthétique,
des petits singes capucins secouent les branches des arbres pour
recouvrir Tarzan de feuilles afin que les nazis qui le pourchassent
ne le trouvent pas. C'est très joli.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire