Les
scènes les plus intéressantes et cocasses de Tarzan et sa
compagne sont, je crois, celles qui décrivent la vie quotidienne
de Jane (Maureen O'Sullivan) et Tarzan (Johnny Weissmuller). Ils
habitent maintenant ensemble depuis un an, dans une cabane en haut
des arbres pour éviter tous les animaux sauvages de la jungle.
Tarzan est celui qui se lève le premier, dès potron-minet, pour
aller cueillir des fruits pour le petit déjeuner. Puis, les bras
chargés, il vient réveiller son amoureuse (il faut rappeler qu'ils
ne sont pas mariés, qu'ils vivent en concubinage, scandale!), en
soufflant tout doucement sur son visage.
Jane
a appris de nombreux mots à Tarzan. Les premiers qu'il lui offre à
son réveil sont « Good morning, I love you ». Ce sont
essentiellement des phrases courtes qu'il connaît, des mots de
politesse, des salutations et des phrases de tendresse. Ses dialogues
restent limités, Tarzan s'exprime avec le regard et par gestes. Jane
a désormais son propre cri, plus court et plus aigu que celui de
Tarzan, mais dans la même mélodie. Elle l'utilise souvent en cas de
danger (et ils sont nombreux dans le film). C'est donc d'un échange
culturel qu'il s'agit. Jane a tout à fait adopté les coutumes
locales et Tarzan s'initie à celles d'Angleterre. Et Cheeta est leur
animal de compagnie.
Puis,
c'est l'heure du bain. Tarzan se déplace de liane en liane, saute de
branches en branches et Jane le suit, maladroitement, comme une
apprentie. Arrivée en bas d'un arbre, elle saute dans les bras de
son homme. Pour corser l'érotisme de l'actrice, les scénaristes
inventent un stratagème pour la filmer nue sous l'eau. Sa robe reste
accrochée à une branche. La séquence aquatique est longue, Jane et
Tarzan se frôlent, se touchent, s'embrassent, se caressent, se
regardent (les ligues de vertu crièrent au scandale) avant qu'un
crocodile géant ne vienne perturber cet élégant et sensuel ballet
romantique. Tarzan n'a rien perdu de sa force et tranche la gorge du
dangereux reptile.
Cette
robe offerte par Harry Holt (Neil Hamilton), que l'on connaît depuis
Tarzan l'homme singe est un cadeau censé rappeler la prude
Angleterre à Jane mais un vêtement fort peu adéquat pour la
jungle. Tarzan a toujours son slip en peau sur lui (et rien d'autre)
auquel un poignard est accroché. Toujours dans cet idée de
l'échange, Jane s'est coud elle-même un pagne échancré qui laisse
apparaître ses cuisses. Sensualité et scandale encore. Et comble de
l'ironie, quand elle essaie à nouveau une tenue occidentale, elle
manque de se faire tuer par un rhinocéros parce que ses chaussures
et sa robe se sont accrochés à une racine.
Jane
a adopté l'Afrique et doit faire face, comme dans le précédent
film, à un épouvantable colon raciste et pilleur d'ivoire (incarné
par Paul Cavanagh). L'homme fait fouetter les porteurs, en tue un qui
voulait s'enfuir devant la montagne sacrée, tire sur l'éléphant de
Tarzan, et horreur suprême, tire sur Tarzan pour faire croire qu'il
est mort et convoite Jane. On le voit les méthodes de cet homme sont
bien pires que les amusements érotiques. Il va sans dire que son
châtiment sera à la hauteur de son crime, il se fera dévorer par
un lion, le roi des animaux, juste peine pour s'être attaquer au roi
de la jungle.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire