Qu'est-ce
qui distingue un comte d'un blanchisseur ? Le costume. C'est ce
que se dit Goliath (Eric Campbell) quand il trouve une lettre du
comte Borko annonçant qu'il ne pourra pas se rendre à la réception
donnée par Miss Moneypots (Edna Purviance). Goliath venait de
demander à son commis David (Charles Chaplin) de repasser le beau
costume de l'aristo mais le fer à repasser était trop chaud, il l'a
laissé sur le pantalon trop longtemps et le fer à tout brûlé,
laissant un grand trou sur les vêtements.
Charlot
et le comte n'est bien entendu pas du tout une vision des David
et Goliath bibliques, mais entre le gringalet et le costaud,
l'employé et le patron, le joyeux et le colérique, il y a de quoi
s'apposer et donc faire de nombreux gags burlesques où chacun va
servir de soufre-douleur à l'autre. Une seule chose sur laquelle les
deux hommes sont en accord, ce sont les femmes. Elles sont trois dans
le film, sorti le 4 septembre 1916, et les deux hommes leur tournent
autour.
La
première est une cliente que Charlot reçoit. Elle veut un vêtement
et il prend ses mesures mais se trompe pour la taille (il pose le
mètre derrière un mannequin d'osier), ce qui lui vaut d'être viré
par son patron. La deuxième est la cuisinière des Moneypots. Une
grosse bonne femme apparemment éprise de Charlot, mais en secret des
autres domestiques, puisqu'elle le cache dans un panier quand le
majordome arrive. Elle est amoureuse mais lui ne vient que pour
bouffer gratos chez ses riches patrons.
La
troisième est Miss Moneypots. Elle organise un bal costumé où
David et Goliath s'incrustent et se font passer pour le comte et son
secrétaire. Au programme, un dîner où ils mangent comme des
gloutons et des goujats (la pastèque dégouline sur le menton), des
numéros de danse endiablés où ils se disputent la belle. C'est
David qu'elle préfère, mais il est intrigué par une quatrième
femme qui traverse le cadre en tout sens, déguisée en princesse,
dans un mouvement perpétuel énigmatique. Charlot a bien envie de la
suivre.
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