Pain
amour et jalousie est la suite directe de Pain amour et
fantaisie. Directe, ce qui veut dire que le récit se déroule
deux jours après. La Bersagliera (Gina Lollobrigida) s'est fiancée
avec son beau carabinier Pietro Stulleti (Roberto Risso), mais le
règlement l'oblige à quitter le village imaginaire des Abruzzes. Un
carabinier ne peut pas fréquenter l'une des administrées tant qu'il
n'a pas achevé son service. Telle était la loi dans les années
1950. Pietro, pour garder un souvenir de sa belle, décide de la
prendre en photo. Si vivante d'habitude, la Bersagliera est empotée
devant l'appareil. Pour lui donner vie, elle pose à côté de son
âne.
Le
maréchal des logis Antonio Carotenuto (Vittorio de Sica) est
également sur le départ. Il s'est lui aussi fiancé, après maintes
hésitations, avec la sage-femme Annarella (Marisa Merlini) qui a
fait accoucher deux bébés de paysans du village. Annarella a
confessé qu'elle a un fils, le turbulent Bruno. Une fille-mère, ça
fait mauvais genre. Mais Antonio s'en moque, il l'aime déjà ce
gamin qui n'arrête pas de faire des bêtises. Annarella veut rentrer
dans sa ville natale, elle s'était exilée sans son fils dans le
village pour ne pas subir la honte de ne pas être mariée. Antonio
veut la suivre, c'est sans compter sur le retour du père prodigue du
gamin.
Tout
pourrait bien se passer, les amoureux pourraient s'aimer
paisiblement, mais les rumeurs vont encore meilleur train dans ce
deuxième film. Annarella est partie à Rome chercher son fils,
Pietro est dans une autre caserne. Pendant ce temps, parce qu'ils
sont délaissés, Antonio propose de danser avec la Bersagliera lors
du baptême des deux nouveaux nés. Il n'en faut pas plus aux
commères, notamment à la nièce du curé, pour dire tout bas que le
maréchal a séduit la jeune femme. Cette innocente danse provoque la
rupture des fiançailles entre Pietro et sa bien-aimés.
Le
ton de cette suite, indissociable du premier film, reste le même, un
mélange de sketches qui alterne la comédie et les petits tracas
amoureux, le tout porté par l'incroyable énergie de Gina
Lollobrigida qui quitte le village pour devenir danseuse dans une
modeste troupe de cirque. Sa danse endiablée est l'un des plus jolis
moments de Pain amour et jalousie. Vittorio de Sica poursuit
inlassablement son rôle de vieux beau, ici il s'essaye à la
gymnastique musculaire. Le film se termine par un trajet en car, le
même qui lançait Pain amour et fantaisie.
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