dimanche 17 avril 2016

Pain amour et jalousie (Luigi Comencini, 1954)

Pain amour et jalousie est la suite directe de Pain amour et fantaisie. Directe, ce qui veut dire que le récit se déroule deux jours après. La Bersagliera (Gina Lollobrigida) s'est fiancée avec son beau carabinier Pietro Stulleti (Roberto Risso), mais le règlement l'oblige à quitter le village imaginaire des Abruzzes. Un carabinier ne peut pas fréquenter l'une des administrées tant qu'il n'a pas achevé son service. Telle était la loi dans les années 1950. Pietro, pour garder un souvenir de sa belle, décide de la prendre en photo. Si vivante d'habitude, la Bersagliera est empotée devant l'appareil. Pour lui donner vie, elle pose à côté de son âne.

Le maréchal des logis Antonio Carotenuto (Vittorio de Sica) est également sur le départ. Il s'est lui aussi fiancé, après maintes hésitations, avec la sage-femme Annarella (Marisa Merlini) qui a fait accoucher deux bébés de paysans du village. Annarella a confessé qu'elle a un fils, le turbulent Bruno. Une fille-mère, ça fait mauvais genre. Mais Antonio s'en moque, il l'aime déjà ce gamin qui n'arrête pas de faire des bêtises. Annarella veut rentrer dans sa ville natale, elle s'était exilée sans son fils dans le village pour ne pas subir la honte de ne pas être mariée. Antonio veut la suivre, c'est sans compter sur le retour du père prodigue du gamin.

Tout pourrait bien se passer, les amoureux pourraient s'aimer paisiblement, mais les rumeurs vont encore meilleur train dans ce deuxième film. Annarella est partie à Rome chercher son fils, Pietro est dans une autre caserne. Pendant ce temps, parce qu'ils sont délaissés, Antonio propose de danser avec la Bersagliera lors du baptême des deux nouveaux nés. Il n'en faut pas plus aux commères, notamment à la nièce du curé, pour dire tout bas que le maréchal a séduit la jeune femme. Cette innocente danse provoque la rupture des fiançailles entre Pietro et sa bien-aimés.

Le ton de cette suite, indissociable du premier film, reste le même, un mélange de sketches qui alterne la comédie et les petits tracas amoureux, le tout porté par l'incroyable énergie de Gina Lollobrigida qui quitte le village pour devenir danseuse dans une modeste troupe de cirque. Sa danse endiablée est l'un des plus jolis moments de Pain amour et jalousie. Vittorio de Sica poursuit inlassablement son rôle de vieux beau, ici il s'essaye à la gymnastique musculaire. Le film se termine par un trajet en car, le même qui lançait Pain amour et fantaisie.













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