J'avais
envie d'écrire quelques lignes sur Les Visiteurs la révolution,
parce que, qu'on le veuille ou non, le film fait parler de lui,
surtout en très mal. Cette histoire d'affiche, prouvant encore une
fois la stupidité crasse du marketing, a oublié d'indiquer le nom
d'un acteur, Pascal N'Zonzi. L'acteur avait joué face à Christian
Clavier dans Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu, soit le père
du fiancé de la dernière fille à épouser. D'ailleurs Les
Visiteurs la révolution recycle deux autres comédiens de ce
film, Frédérique Bel (à peine visible) et Ary Abittan (qui doit se
contenter de la même réplique où il annonce son nom avec un grand
sourire). Mais j'avais surtout envie d'en parler parce que j'aime
beaucoup deux films de Jean-Marie Poiré qui syncrétisent
parfaitement les années Mitterrand, Le Père Noël est une ordure
(1982) et Mes meilleurs copains (1989).
Fidèle
à sa méthode élaborée à partir de Papy fait de la résistance,
Jean-Marie Poiré, 12 ans après le génialement nul Ma femme
s'appelle Maurice, fait appel autour de Christian Clavier à
beaucoup d'acteurs pour autant de personnages (sachant que Clavier
incarne tout à la fois Jacquouille et son descendant vivant en
1793). Deux clans s'opposent. La noblesse en train de fuir (Karin
Viard, Ary Abittan, Alex Lutz etc) et les révolutionnaires (Franck
Dubosc, Sylvie Testud, Clavier etc) et entre les eux N'Zonzi et
Marie-Anne Chazel dans les rôles des concierges et un Jean Réno
éteint qui traverse le cadre débitant ses répliques d'un autre
temps sans vivacité. Tous vont se rencontrer dans un hôtel
particulier où les quiproquos théâtraux sont censés créer du
comique. Des portes qui claquent, des personnages qui se cachent dans
un montage cette fois moins pénible que ceux des films précédents
du réalisateur.
Dans
Les Visiteurs de 1993, l'humour fonctionnait
essentiellement sur une idée d'anachronismes (langages, objets,
comportement), confrontant deux époques avec un superbe sens du
burlesque. 23 ans plus tard, rien ne crée du rire. Il faut dire que
la période de la Terreur reste peu engageante et peu connue.
Résultat : des gags sur les odeurs, donc peu
cinématographiques, tant que l'odorama n'existe pas. Deux séquences
se détachent. La première est une réunion avec les membres du
Comité de Salut Public filmée comme un film d'horreur où chaque
personnage historique (Saint-Just, Robespierre) menace son voisin de
la guillotine. Chacun est filmé comme un monstre difforme et
inhumain. On remarque que les acteurs principaux sont absents de
cette séquence. La deuxième, dans le dernier quart d'heure, se
déroule sous l'occupation rappelant Papy fait de la résistance.
Sans équivoque, il assimile la France de la Terreur à la France de Vichy. Il n'est pas certain que Jean-Marie Poiré puisse tourner cette
suite.
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