J'ai
découvert les Marx Brothers avec Une
nuit à l'opéra, il y a une
quinzaine d'années. C'était dans une salle de cinéma et ce que
j'ai découvert ce soir-là, c'est que la moustache de Groucho était
fausse. Et sur grand écran, ça se voit encore plus. Quelle soit en
cirage ou façonnée grâce à un bouchon carbonisé n'a guère
d'importance, en revanche depuis ce temps, Une
nuit à l'opéra est leur film
que je préfère, malgré les atroces interruptions par des airs
d'opérette. Zeppo a quitté ses frères et son personnage de jeune
premier est joué par Alan Jones, chanteur d'opéra novice que
Groucho veut signer.
Honneur
aux dames. Margaret Drumont est de la partie, c'est avec elle que le
film s'ouvre, grandiose dans son personnage de mondaine qui attend
dans un restaurant, seule. Elle demande au garçon d'appeler
Driftwood que joue Groucho. Il se trouve juste derrière elle, avec
une femme bien plus jeune. Ils avaient certes rendez-vous mais
Groucho est le champion de la goujaterie. Pour une fois, Groucho a un
concurrent sérieux, son patron de l'opéra de New York, tout
simplement, qui marche sur ses plate-bandes, mais avec des méthodes
bien plus douces et civilisées. On se demande bien qui Margaret
Drumont va préférer.
Groucho
veut damer le pion à son patron et doit trouver un chanteur jeune et
fringant. Ça tombe bien, Chico se présente comme l'impresario
d'Alan Jones. Le duo absurde entre Chico et Groucho donne cette scène
du contrat, bien trop long à lire à leur goût, et dont ils
déchirent chaque article pour ne garder qu'un petit bout de papier.
Tout comme dans Monnaie de
singe, la première partie
d'Une nuit à l'opéra se
déroule dans un bateau qui mène les personnages d'Italie à New
York. Groucho ne le sait pas encore, mais il ramène dans ses bagages
Chico, Alan Jones et Harpo qui dort dans un tiroir de la grande
malle.
La
séquence de la cabine est la plus célèbre des Marx Brothers. Elle
se compose en deux temps. Groucho commande à déjeuner. Chico
renchérit en demandant « deux œufs durs » à chaque
plat et Harpo, avec son klaxon, demande la même chose. Le menu prend
des proportions énormes. Puis, c'est la scène où la cabine est
envahie par toute une ribambelle de personnes. Les trois frères Marx
et Alan Jones, deux femmes de ménage, le plombier, la manucure,
l'assistant du plombier, une dame qui veut utiliser le téléphone,
la femme de ménage et quatre garçons qui apportent les victuailles.
15 personnes qui dégringolent dans le couloir quand Margaret Dumont ouvre
la porte de la cabine.
Chico,
Harpo et Alan Jones sont clandestins. Pour passer la douane, pas de
Maurice Chevalier cette fois. Harpo découvre en sa baladant trois
savants barbus dont il va couper la protubérance capillaire. Ils
vont usurper leur identité. Harpo est tout à la fois effrayant dans
son projet et poétique, d'une des barbes s'échappe un papillon. Le
Maire de New York demande aux trois savants, désormais les Marx, de
donner un beau discours. Evidemment, Harpo qui reste muet ne peut
parler, il fait patienter la foule et buvant toute un carafe d'eau ce
qui fait glisser sa fausse barbe et alerter la police d'immigration.
Une
fois à New York, le récit se focalise sur Alan Jones et ses démêlés
avec le chanteur vedette de l'opéra, un insupportable snobinard, qui
a des vues sur sa fiancée. Avant que les Marx Brothers ne viennent
mettre à sac la représentation de l'opérette (Harpo qui grimpe sur
les décors et les déchire), le quatuor tente d'échapper à la
police qui les poursuit. Et là, dans une double chambre d'hôtel,
les Marx font ce qu'ils savent faire de mieux, glisser d'une pièce à
une autre, par la porte, la fenêtre et le balcon pour rendre fou
l'inspecteur qui ne sait plus où il se trouve.
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