Un
traître idéal (Susanna White, 2016)
Je
suis rentré dans la salle, les lumières étaient déjà éteintes.
Mais il y avait encore une pub sur l'écran, j'imagine pour un parfum
(j'essaie quand je le peux d'éviter les pubs au cinéma). Et en
fait, non, c'était le film qui venait de commencer et le générique
qui se lançait sur des images d'un opéra. Comme à chaque film
d'espion nouvelle manière, l'affiche dit que c'est dans la lignée
de La Taupe.
Mais bien-sûr ! Le film enfile surtout les clichés et Ewan
McGregor affublé d'une coiffure ridicule (faut qu'il ressemble à un
prof d'université) a l'air de s'ennuyer. Il y a 5 ans, il tournait
l'un des meilleurs polars récents, The
Ghost writer de Roman
Polanski. On en est très loin.
L'Idéal
(Frédéric Beigbeder, 2016)
Déjà
vu déjà oublié ce film sur un chasseur de mannequins russes. Le
pamphlet sur la dictature de la mode et le consumérisme des produits
de beauté est amusant mais reste aussi virulent qu'un article qui
viendrait d'un magazine sur papier glacé. Il reste donc les acteurs.
Gaspard Proust est pas mal en ringard face à Audrey Fleurot qui
imite très bien Meryl Streep (période Le
Diable s'habille en Prada),
désormais l'unique modèle pour une patronne, tu parles d'une
originalité. Jonathan Lambert joue un rôle à César, la directrice
de la compagnie de cosmétique, une femme tyran bigger
than life. C'est dans ces
moments, comme dans la visite de la maison du parrain russe, que
Frédéric Beigbeder est le meilleur. Le hénaurme
lui va comme un gant. Tout s'écroule avec la dernière partie quand
Gaspard Proust découvre sa paternité. Le film est épouvantablement
gnian-gnian dans le sentimental.
Tout
de suite maintenant (Pascal Bonitzer, 2016)
Rien
n'est plus difficile que de filmer le travail. On appréciera les
dédales de couloirs où Agathe Bonitzer, fraîchement embauchée
dans une boite, on ne saura jamais vraiment ce qu'elle fait, tente de
trouver son chemin et sa voie (symboles, priez pour nous). Les
bureaux glaciaux où rien ne traîne. Les bruits de couloir avec les
personnages de Lambert Wilson et Pascal Greggory sont bien moins
passionnants, presque à côté de la plaque. Pascal Bonitzer aurait
dû en faire des anciens amants au lieu d'en faire des rivaux qui se
sont piqués la même femme (Isabelle Huppert qui avale du vin blanc
dès potron-minet). Bonitzer ajoute du mystère en introduisant des
mots inconnus, considérés comme une clé à un passé que la jeune
femme tente de décrypter. Vincent Lacoste joue sérieusement un rôle
sérieux. Et Bacri fait du jeu pléonastique. Film lénifiant.
Camping
3 (Fabien Onteniente, 2016)
Le
comique de Camping 3 s'affaire à traiter de tout un panel de
problèmes sociaux : en vrac, le célibat, le divorce, la
maladie d'Alzheimer, la drogue, l'alcoolisme, la naturisme, le
handicap, la jeunesse violente, la solitude, l'ultra consumérisme,
la placement de produits, le chômage. Il va s'en dire qu'aucun de
ces sujets n'est vraiment traité à fond. Ce qui me plaît dans
Camping 3, ce sont les rapports entre Patrick Chirac (Franck
Dubosc) et les trois jeunes qu'il accueille (Louka Melavia, Jules
Ritmanic, Cyril Mendy). dans ces moments, l'humour, tout comme dans
l'émotion, fonctionne. En revanche, tout le personnage d'Antoine
Duléry est d'un comique honteux et stupide.
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