Je
continue mon voyage dans le temps dans l’œuvre de Chaplin. Le 12
juin 1916 sortait Charlot pompier, deuxième film pour la
Mutual, où Charles Chaplin ne joue pas le vagabond mais un pompier
au milieu d'une caserne dirigée par son nouveau comparse au cinéma,
le costaud et massif Eric Campbell. La première moitié du film est
consacrée à la théorie : comment fonctionne une caserne. Le
chef des pompiers, irascible et brutal, sonne l'appel des pompiers
qui descente du dortoir par la lance. Sauf Charlot qui préfère
continuer à roupiller. Les pompiers apparaissent comme des pantins,
suivant les ordres au petit pas, à la queue leu leu. Charlot va bien
entendu semer la pagaille dans cet bel ordonnancement et se faire
battre, pis que pendre, par le chef.
Charlot
est un vrai paresseux mais il est pourtant la cheville ouvrière de
l'ensemble. Le chef l'attend pour installer les chevaux à la voiture
de pompier, c'est le rôle de notre héros (belle scène de montage à
l'envers pour diriger les chevaux qui reculent). Il sera aussi de
corvée de cuisine, renversant la soupe sur le crâne de ses
collègues, du burlesque bas de gamme. La deuxième moitié de
Charlot pompier est dédiée à la pratique du métier. Deux
incendies se déclarent, l'un criminel (pour toucher l'assurance),
l'autre involontaire. Au milieu, la belle Edna Purviance que Charlot
va sauver de l'incendie. Les gags et le scénario de Charlot
pompier sont peu novateurs. La seule avancée est l'élimination
des intertitres (2 seulement) pour mener le récit. Chaplin a gardé
son public, il va maintenant pouvoir changer de registre (suite de
l'aventure le 10 juillet).
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