Une
île, un couple et une piscine. En attendant de regarder le match de
foot France-Islande dimanche soir, l'ultime film de la cinéaste
Solveig Anspach est aussi un voyage entre la France et l'Islande.
L'Effet aquatique débute à Montreuil, capitale des
intermittents, où Samir (Samir Guesmi) remarque une brunette
pimpante, elle jette un gars qui la draguait. Ça se passe dans un
petit bar de quartier. Samir apprend qu'elle est maîtresse nageuse à
la piscine Maurice Thorez. Il décide donc de prendre abonnement sur
les bons conseils du caissier (Estéban, l'une des gueules des films
d'Antonin Peretjatko). Il prétend ne pas savoir nager et demande des
cours, mais la femme qui lui enseigne la nage est une autre, Corinne
(Olivia Côte), une nymphomane dont il a du mal à se dépêtrer.
Samir, malgré sa timidité, va donc tout faire pour se retrouver
avec Agathe (Florence Loiret-Caille), la brunette en question qui
reste aussi peu commode que dans le bar.
Les
saynètes s’enchaînent sur un rythme très cool (trop parfois), avec des
personnages cocasses et vaguement déconnectés du réel. La porte du
vestiaire cassée oblige Samir à rester après la fermeture, Agathe
nage après son travail, le directeur de la piscine (Philippe Rebbot)
invite deux jeunes femmes, l'une d'elles manque de se noyer. Tout ça
amène Agathe à participer au congrès des maîtres nageurs en
Islande. Et Samir la suit par l'avion suivant. Héroïne de son
avant-dernier film Queen of Montreuil, Anna (Didda Jonsdottir)
accueille Agathe. Coiffée d'un bonnet, travaillant un jour sur deux
comme adjointe au maire et le lendemain comme secrétaire, elle est
secondée d'un grand échalas avec lequel elle échange ses boulots
également un jour sur deux. Anna est l'organisatrice du congrès.
Championne de l'organisation, toujours armée de son iPad, Anna règle
tous les problèmes d'une façon bien différente du directeur de
Montreuil.
Comme
tous les films de Solveig Anspach que je suis depuis 1999 (Haut
les cœurs!), la légèreté est de mise, l'humour est exotique
puisque l'on est en Islande et l'histoire d'amour se terminera avec
un happy end à la guimauve. Samir a connu Anna à Montreuil, cette
fameuse histoire de grutier. Anna va aider notre gentil timide à
conquérir à nouveau Agathe qui ne veut pas entendre parler. Au
programme : un périple sur les routes d'Islande sans arbres et
sinueuses, des réunions du congrès des maîtres nageurs où Samir
se fait passer pour le représentant d'Israël (il a un plan de paix
à proposer), une amnésie accidentelle et enfin par la visite à une
femme chamane. Comme dans tous les films de Solveig Anspach, les
femmes (ici Florence Loiret-Caille et Didda Jonsdottir, jadis Karin
Viard ou Elodie Bouchez) son plus malines que les hommes. La petite
musique doucereuse de la cinéaste, décédée en août 2015, se
faisait entendre pour la dernière fois.
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