Ils
sont partout (Yvan Attal, 2016)
Yvan
Attal fait une comédie sur l'antisémitisme en quelques sketches
tous joués de manière poussive (celui avec Charlotte Gainsbourge et
Dany Boon est le summum de l'histrionisme), avec une émotion très
calculée (celui avec Popeck), et de la science-fiction cocasse
(Norbert, l'espion du Mossad envoyé tuer Jésus Christ). Le problème
des sketches n'est pas qu'ils sont mauvais ni même qu'ils soient de
mauvaises idées, c'est qu'ils sont toujours un peu trop longs et
trop démonstratifs. Et surtout, ils viennent après un siècle
d'humour juif au cinéma : en vrac, les Marx Brothers, To
be or not to be, Le
Dictateur, Mel Brooks, Woody
Allen, Les Aventures de Rabbi
Jacob et surtout
l'indépassable La Vie de
Brian. En revanche, les scènes
d'Yvan Attal chez son psy sont intéressantes, l'acteur cinéaste
déploie son discours et il vise juste.
La
Nouvelle vie de Paul Sneijder (Thomas Vincent, 2016)
Je
n'avais pas vu de film de Thomas Vincent depuis Karnaval
qui avait lancé Sylvie Testud en 1999. C'était un film qui flirtait
avec le documentaire entre les Dardenne et Bruno Dumont. La force de
son nouveau film est Thierry Lhermitte aussi bon que dans Quai
d'Orsay de Bertrand Tavernier
mais dans un jeu totalement opposé, du low
acting bien assumé. Plusieurs
récits s'affrontent (l'ultra libéralisme de Géraldine Pailhas,
l'amitié avec un avocat, la vie enneigée à Montréal et les
promenades des chiens). Son amitié naissante avec le patron d'un
chenil de luxe est rondement menée, drôle et touchante.
Retour
chez ma mère (Eric Lavaine, 2016)
Josiane
Balasko est impériale en veuve joyeuse qui se voit obligée de
recueillir sa fille (Alexandra Lamy) quand cette dernière se
retrouve sans job, sans mari, sans logement. A cela, il faut ajouter
un voisin timide (Didier Flamand), une sœur acariâtre (Mathilde
Seigner, parfaite comme toujours) et un frère bêcheur (Philippe
Lefebvre). On mélange tout ça, ça donne une comédie bourgeoise
qui offre des rires (beaucoup et de qualité), des disputes
familiales lors des repas et quelques poncifs sur l'argent.
Finalement, dès qu'Eric Lavaine contrôle ses acteurs, il est l'un
des meilleurs réalisateurs français de comédie.
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