Cette
semaine, hasard du calendrier des sorties, deux films totalement
opposés ont pour cadre les bidonvilles. A
l'autre bout du monde, voici les favelas de São Paulo du Professeur
de violon. On est très loin
de la rage de Lino Brocka et pourtant la misère est encore présente,
violente et sourde. En 40 ans, rien n'a changé. Cet aimable film
brésilien conte une histoire « inspirée de faits réels »,
comme le clame l'affiche, d'un joueur de violon (Lazaro Ramos)
tellement pris par son trac qu'il rate le concours pour rentrer dans
l'orchestre philharmonique de São Paulo. Lui qui a réussi, à force
de travail, à s'extraire de sa condition, à gravir les échelons,
risque de se retrouver sans le sou. On lui propose un boulot
d'appoint, dans une association sociale : donner des cours à
des jeunes. Mais ces jeunes ne sont pas des enfants, contrairement à
ce qu'il pensait.
Et
aucun d'eux ne sait vraiment jouer du violon ou d'un quelconque
instrument. Pas encore adultes mais déjà plus des ados. S'ils sont
là, c'est pour faire leurs heures d'intérêt général et pas aller
en prison. Le scénario du Professeur
de violon est cousu de fil
blanc, l'apprivoisement mutuel, les sympathies qui commencent avec
deux ou trois jeunes parmi la troupe, les premières désillusions le
tout enrobé avec des gangsters qui surveillent le prof, les parents
qui veulent que leurs enfants aillent travailler et la tentation de
l'argent facile grâce au crime. Les jeunes appellent le prof Obama,
il tirera la gueule pendant la moitié du film puis retrouvera le
sourire. Bien façonné à la Hollywood, plutôt bien joué, avec
quelques moments drôles et d'autres qui cherchent à faire chialer
le spectateur, Le Professeur de
violon est ce qu'on appelle un
film social.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire