Le
voisin sonne à la porte. Costi (Toma Cuzin) lit à son bambin, qu'il
vient d'aller chercher à l'école, les aventures de Robin des Bois.
Ce voisin, Adrian (Adrian Purcarescu) explique, l'air inquiet, sa
difficile situation financière. Il aimerait emprunter 800 € à
Costi. Mais c'est la crise pour tout le monde, Costi ne peut pas lui
prêter de l'argent et il retourne auprès de son fils poursuivre la
lecture. Et ça sonne à nouveau. Cette fois, il explique à quoi
pourra servir cette somme : chercher un trésor.
Pour
moi qui ne connais de l'Histoire de la Roumanie que la période des
tyrans Ceausescu (je recommande d'ailleurs Autobiographie de
Nicolae Ceausescu, documentaire passionnant d'Andrei Ujica),
j'étais un peu perdu avec tout cette jonglerie de dates et
d'événements. Mais, c'est sans doute l'idée d'Adrian de semer un
certain trouble dans l'esprit de Costi, de le convaincre avec tout un
tas d'éléments qui doivent passer pour véridiques.
Adrian
déballe toute une histoire de famille qui aurait caché dans le
jardin de leur vieille demeure un trésor. Toutes les époques au
travers de ce récit que le voisin débite à toute vitesse, tous les
régimes semblent s'être abattus sur la famille d'Adrian, cela pour
expliquer qu'ils ont été obligé de dissimuler ce trésor. Adrian
affirme qu'il partagera avec Costi ce trésor, qui sera forcément
fabuleux. Ce dernier en parle, sans réel enthousiasme à son épouse.
Première
étape : trouver un détecteur de métaux. Problème :
c'est très cher d'en louer un. Et ensuite, le loueur explique qu'il
faudra déclarer aux autorités la découverte du trésor, et qu'ils
ne recevront probablement pas grand chose une fois les impôts. C'est
là que Cornel (Corneliu Cozmei) aborde Costi pour faire tout cela en
douce, pour la moitié de la somme et sans déclarer le trésor à la
police. Costi accepte cet arrangement.
Après
une première partie enfermée dans les pièces (l'appartement de
Costi, son travail, l'office du loueur), le film se déplace dans la
campagne roumaine. Le trio Adrian Costi et Cornel forme un ensemble
qui débute sur un mode légèrement comique (Cornel a un peu du mal
avec l'emploi de ses détecteurs) pour bifurquer, tandis que la nuit
commence à tomber et qu'ils creusent sans fin un trou, à se
disputer, à s'invectiver.
Adrian
devient très nerveux. Le film aurait pu aller dans le champ du
slasher, Cornel aurait pu s'emparer d'une pelle frapper les
deux autres et creuser seul. Mais, Corneliu Porumboiu préfère
rester avec ce le ton de conte pour enfants, qui ouvrait le film. Un
conte minimaliste dont le finale en trompe l’œil donne un charme
indéniable à cette aventure parfois éprise d'une certaine
nonchalance.
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