Si
j'ai bien compris, Deadpool
fait partie du clan X Men dans les créations Marvel, ou pour le dire
sans langage meta, il gravite dans cette franchise produite par cette
compagnie. J'avoue ne pas avoir de très bons souvenirs de tous les
films Marvel et encore moins que Ryan Reynolds avait déjà joué
Deadpool, en revanche, je me souviens très bien mais très mal de
Green lantern.
Bref, Wade Wilson est le vrai nom de Deadpool, un mercenaire, si je
me trompe pas, qui traîne après ses missions dans un bar interlope
(qu'on se rende compte, ya des gros bikers barbus). Ce bar est tenu
par Weasel (TJ Miller) qui fait office de confesseur et meilleur ami
de Wade.
Au
beau milieu du film, Deadpool se vante devant deux mutants de la
clinique du Professeur Xavier (on se sait pas de quelle époque de
Xavier, celle de James McAvoy ou de Patrick Stewart, comme le
souligne une réplique) d'en être à 89 morts. Et si c'était lui le
méchant du film, le villain
comme disent les Américains. Quand il dégomme en ouverture de film
une bonne quinzaine de gars avec douze balles. Tim Miller filme les
explosions de cervelle, les chairs qui se déchiquettent, les membres
tranchés en gros plan. Deadpool ne fait pas dans la dentelle et
n'épargne pas ces hommes de main de Francis alias Ajax (Ed Skrein),
l'officiel vrai méchant d'une platitude abyssale.
Deadpool
est en trois temps. Un prologue plutôt comique où le héros vilain
se déplace en taxi, comme tout bon Américain, avec son costume
rouge (pour cacher le sang qui lui giclera dessus) afin d'aller
attaquer Francis. Tiens, Deadpool a fait un dessin enfantin de lui
qui bastonne Francis, il ressemble à ceux que fait Philippe Valette
(Georges Clooney une histoire vraie, éditions Tapas, je recommande).
Puis, un flash-back qui explique comment Wade s'est récupéré
cette tête cramée et cette vengeance contre Francis. Et sans
oublier la vie amoureuse, histoire que Ryan Reynolds enlève ses
vétements (sexy, ça fait vendre). Où comment le film d'amour
devient un film d'horreur. Et un épilogue où les deux mutants
viennent l'aider pour défaire Francis et Angel (Gina Carano).
Ce
prologue et ce flash-back permettent de dépasser l'habituelle
présentation linéaire d'un personnage, sa vie normale, sa
transformation, sa mission bla bla bla. Mais l'intérêt du film
réside dans le fait que Deadpool est un personnage, comme dans le
comics, qui a conscience qu'il est dans un comics. Les répliques
fusent, entre vannes sur la drogue, les commentaires sur les bites de
tous les mecs qu'il rencontre, les adresses aux spectateurs, les
réflexions sur Ryan Reynolds lui-même, et un tas de fuck.
Le film est remarquable en ce sens, tellement plus amusant que le
sérieux des autres productions Marvel, à l'exception des Gardiens
de la galaxie,
chef d’œuvre qui allait
déjà dans l'ironie et la parodie. Tellement amusant, comme un
Tarantino, qu'on en oublie le reste.
Ce
n'est pas une révolution, mais il fallait bien que ça arrive :
15 ans qu'on subit ces films de super héros qui défendent des
valeurs tout en détruisant tout leur passage (le générique
d'ouverture sans les noms des acteurs dit tout sur les clichés du
genre). Deadpool lui est un vrai connard à l'humour lourdingue qui
n'a pas la prétention de sauver le monde, contrairement à la gamine
déprimée (Brianna Hildebrand) et un colosse de métal pudibond
(Andre Tricoteux) envoyés par Xavier. Il veut réparer un passé qui
lui a volé sa santé (il a plusieurs cancers), qui l'a éloigné de
sa femme (Morena Baccarin) et donné le sens du sarcasme ultime.
Malgré de lourds défauts (toujours cette surenchère de destruction
des décors), je suis sorti du cinéma content, mais épuisé.
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