Voic
le seul film des Cahrlots que j'ai vu sur grand écran, dans une
salle de cinéma. C'était une soirée organisée à Grenoble par les
camarades cinéphiles décadents de nanarland et ils avaient eu la
bonne idée d'inviter le réalisateur des Charlots contre Dracula,
Jean-Pierre Desagnat. L'homme est d'une immense gentillesse, d'une
grande jovialité et j'ai passé la séance à ses côtés au dernier
rang de la salle à écouter son commentaire, entrecoupé d'éclats
de rire. Une séance hors du commun, pour le moins. Sa première
réflexion a été de constater qu'il manquait à la copie 35 mm
quelques minutes du début du film. Il en était étonné. Désormais,
tout est visible en DVD.
Combien
de Charlots vont affronter Dracula : trois, Jean Sarrus, Gérard
Fillipelli et Gérard Rinaldi. Avant d'aller plonger dans les délices
de la Transylvanie, les compères tiennent une brocante en banlieue.
Le tout est de faire un lien entre nos comiques troupiers et le Comte
Dracula, ici incarné par un Andréas Voutsinas en perpétuel
fébrilité portant l'archétype du costume du vampire, plutôt celui
tendance Bela Lugosi que Christopher Lee (les deux acteurs sont
remerciés dans la crypte de ce Dracula-là). Bref, l'acteur joue à
fond. Dracula doit contrer une malédiction et trouver le sosie de
feue sa mère, ce sosie doit pouvoir saisir une fiole qui lui
donnerait ses pouvoirs de vampire. Dans une scène, il croise Jacques
Nolot débutant.
Celui
qui fait le spectacle dans la première partie située en France est
Gérard Jugnot. Son rôle de Gaston Lepope (l'acteur dit le nom de
son personnage avec un petit air pervers, parfait) est celui d'un
détective qui a trouvé, comme par hasard, le sosie de maman Dracula
en la personne d'Ariane (Amélie Prévost). Le comique n'est
construit que sur des quiproquos (certains font tire). Le film c'est
vraiment Gérard Jugnot contre les Charlots, c'est-à-dire l'esprit
du café théâtre renouvelé, l'habileté à croquer l'air du temps,
face à un burlesque grotesque déjà dépassé qu'était celui du
trio au tout début des années 1980 quand l'équipe du Splendid a
débarqué. C'est avec ce film que le cinéma comique a changé de
mains.
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