Damien
veut sauver le monde (Xavier de Choudens, 2018)
Le
Mystère Henri Pick (Rémi Bezançon, 2019)
Rebelles
(Allan Mauduit, 2018)
Jusqu'ici
tout va bien (Mohamed Hamidi, 2018)
Elle
est étonnante cette tendance actuelle de la comédie française, par
ailleurs largement teintée de social, pour le mensonge. Déjà, Les
Invisibles (plus d'un million de spectateurs quand même) naviguaient
sur l'abandon de la loi pour mieux vivre ensemble. Il existe dans
tous ces films un doute sur la légitimité de la loi française.
J'imagine que cela est consécutif au procès en légitimité des
élus que subissent depuis l'élection de Macron. Paradoxalement, La
Lutte des classes qui sort fin mars joue sur la proposition
inverse : le tout honnête pour un résultat inversement
proportionnel. J'y reviendrai à sa sortie, mais je ne suis pas
certain que ce nouveau film de Michel Leclerc soit vraiment
passionnant tant le cinéaste pousse Edouard Baer à faire du Edouard
Baer (l'inverse de Mademoiselle de Joncquières).
Mentir
est la seule solution pour s'en sortir. Damien (Franck Gastambide)
décide de reconnaître des enfants de migrants pour qu'ils ne soient
pas expulsés (loi inique et scélérate qui crée des sans-papier et
des clandestins). Dans Jusqu'ici tout va bien, le patron de start up
que joue Gilles Lellouche a volé des subventions et il est forcé de
s'installer à La Courneuve. Deux comédies de banlieue où la
débrouille et surtout le détournement de la loi sont mis en avant.
Les deux acteurs, Franck Gastambide et Malik Bentalah assurent le
show (comprendre, ils sont drôles et ont de bonnes répliques) et
prennent tout cela à la rigolade parce qu'ils ont pu faire régner
un peu de justice en contournant la loi (rendre la vie meilleure à
des enfants, créer du lien social à La Courneuve).
Chaque
fois, le réalisme est piétiné par le récit. Dans Rebelles,
les trois filles vivent comme dans un film, dans un genre indéterminé
d'ailleurs, entre polar, western, slasher. Ce qu'elles font semblent
venir directement du cinéma de Guy Ritchie (période Snatch) dans
une volonté un peu débile de pasticher cet épouvantable cinéma
britannique prétendument cool. Enfin, le dernier Lucchini est autour
d'une escroquerie littéraire. Enfin un film de Lucchini (un genre en
soi) où on s'emmerde pas (scène hilarante sur Duras). Là c'est
deux mondes qui s'affrontent, les manuels contre les critiques. Mais
là encore total absence de réalisme, seul compte le vrai
affrontement du film, les langages de Camille Cottin et Fabrice
Lucchini. Si seulement ces deux-là pouvaient faire d'autres films
ensemble.
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