Les
mines de soufre, le sous-sol de la Sicile en regorge. Les mineurs,
pour y accéder, empruntent une passerelle au dessus d’un ravin,
puis descendent avec le monte-charge dans les gouffres. C'est
l’obscurité que filme Vittorio de Seta dans ces mines à peine
éclairées par les lampes sur les casques des travailleurs ou par l'éclairage du cameraman. Les chants des mineurs, torse nu, sont vite
remplacés par l’assourdissant roulement des wagons, des marteaux
piqueurs, des roches qui tombent.
Au
dessus, le soleil darde derrière les nuages, les femmes lavent le
linge poussiéreux des époux, les enfants jouent innocemment sans
jamais se douter, ou pas encore, que plus tard ce seront eux les
mineurs, fils de mineurs, qui à leur tour descendront au centre de
la terre. Dans les derniers plans du court-métrage, les visages et
les corps se figent, puis c'est le ciel du crépuscule qui
accompagnent les mineurs qui rentrent. Toute leur journée, ils
n’auront vu que l’obscurité.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire