Trapani,
1955. Comme il filmait la pêche à l’espadon l'année précédente,
Vittorio de Seta suit celle du thon. Cette fois, il n’appelle pas
ces hommes des pécheurs mais des paysans, cela propose une
différence sémantique importante, un glissement du hasard vers un
élevage des poissons. La mer est vue comme un immense champ. Ces
paysans de la mer installent un carré au milieu de la mer, comme un
champ et attendent patiemment l’arrivée du thon.
Le
ciel est gris et brumeux, le soleil semble arriver en même temps que
le thon. Les hommes sont dans l'attente du passage des poissons, dans
l'attente de cette pêche miraculeuse. Les chants d’encouragement
cèdent le pas au cris des paysans. L’eau de ce champ carré passe
du bleu au rouge au fur et à mesure que les thons sont harponnés,
mis sur les embarcations, que le sang ne cesse de se répandre. Les
poissons gigotent en rythme avec les paysans pécheurs, comme s'ils
se confondaient.
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