Cette
semaine, Wong Kar-wai est à l'honneur au Festival Lumière de Lyon
où il recevra le Prix Lumière. Une rétrospective lui est consacrée
et lui-même a choisi quelques films de Hong Kong et de Chine. Final
victory ne fait pas partie de
la sélection de films visibles à Lyon (il a été édité en DVD en
2011 par Metropolitan). Le scénario est l’œuvre de Wong Kar-wai,
on l'oublie un peu mais avant son premier film As
tears go by en 1988 (présenté
hors compétition au Festival de Cannes 1989), le cinéaste a écrit
quelques films commerciaux.
Coiffé
d’un chapeau vert, Tai-bo (Tsui Hark) explique à Hung (Eric Tsang)
ce qu’il doit dire au chanteur de charme philippin qui drague sa
femme. Le chapeau vert signale que l’homme est cocu et ce symbole
reviendra souvent dans le film. Hung est trop timide, trop petit et
trop grassouillet pour oser dire au Philippin qu’il est cocu.
Tai-Bo se charge de lui casse la gueule et de la virer de la boite de
nuit qu’il gère. Tai-Bo est un petit chef mafieux et Hung son
homme de main. Ils se connaissent depuis l’enfance mais Hung a
toujours eu peur de lui, de sa violence et de son tempérament de
feu.
Tai-bo
doit faire six mois de prison et il demande à Hung de prendre soin
de sa femme pendant son incarcération. Premier problème, Ping
(Margaret Lee) doit de l’argent à Choi (Wong Hung) parce qu’elle
est une joueuse impénitente. Hung apprend aussi que Tai-bo a une
maitresse, le jeune Mimi (Loletta Lee) qui est partie au Japon gagner
un peu d’argent. Il doit aller la chercher là bas, notamment pour
échapper à Choi qui devient pressant pour retrouver son argent.
Ping l’accompagne ce qui va bien compliquer les choses. Elle n’en
fait qu’à sa tête et les catastrophes vont s’accumuler.
Mimi
travaille dans une boite à strip-tease à Tokyo et Hung, sans le
sou, doit trouver 500000 yens pour la racheter. Il va falloir trouver
de l’argent et le timide Hung a bien du mal. Mais surtout, il doit
faire bien attention à ce qu’aucune des deux femmes ne sachent
qu’elles sont toutes les deux des maîtresses de Tai-bo. Chacune
croit que Hung est le copain de l’autre et quand ils doivent dormir
dans le petit appartement de Mimi, une série de quiproquo s’amorce
jusqu’à ce qu’elles comprennent les tenants et aboutissements.
La partie japonaise est consacrée à la comédie. Mais il faut
retourner à Hong Kong.
Final
victory est divisé en
trois parties entrecoupées par une visite des trois protagonistes à
Tai-bo en prison. Lors de la première visite, Hung, Ping et Mimi
doivent avouer que les femmes sont au courant pour le concubinage de
Tai-bo, ce qui le met en colère. Hung doit continuer à protéger
les femmes de Choi. Hung se rapproche de Mimi et ils commencent à
s’apprécier. Ils n’osent pas s’avouer qu’ils sont amoureux
l’un de l’autre. Et Hung a toujours peur de la réaction de
Tai-bo et de devoir lui faire porter le chapeau vert. La romance,
dans cette deuxième partie, est finement amenée mais lors de la
visite en prison, Tai-bo menace de tuer tout le monde.
Cela
amène à cette troisième partie où le trio va chercher à partir
de Hong Kong pour fuir la vengeance de Tai-bo. Cette partie pleine de
suspense conclue admirablement Final
victory. Le finale va à
l’encontre de la plupart des films des comédies d’action de ces
vaillantes et fécondes années 1980. C’est une idée judicieuse
d’avoir mis Eric Tsang dans un rôle à contre emploi progressif.
Dans la comédie, il excelle, c’est un fait entendu, mais dans la
partie romantique, il offre un jeu toute en subtilité. En tant
qu’admirateur d’Eric Tsang, je m’en doutais, mais encore
fallait le prouver et Final
victory est le film
idéal pour cela.
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