Barbagie
1958. Vittorio de Seta se déplace de la Sicile à la Sardaigne, à
Orgosolo où la terre est rocailleuse et sèche, là où personne ne
va jamais sauf les bandits (le premier long métrage du cinéaste
tourné en 1961 s’appelle Bandits à Orgosolo) sauf les
bergers. Les biquettes n’ont pas grand chose à manger, il y a plus
de rochers que d'herbe fraîche. Elles sont superbes ces chèvres
avec leur long poil, idéal pour supporter la neige qui commence à
tomber. Le berger trait les chèvres, poussant fermement mais
gentiment les cabris (encore plus mignons que les biquettes).
La
nuit tombée, les chèvres couchées et endormies, les bergers
fabriquent le fromage. Au dessus, l’orage gronde et les flocons
tombent sur la laine des moutons. Les bergers font un grand feu pour
tenir le froid, pas folles, les bêtes s’approchent du brasier. Le
berger sarde vit dans sa montagne comme le pêcheur sicilien vit sur
la mer. Mais Vittorio de Seta trouve à Orgosolo un cadre majestueux
et farouche, la rudesse, le froid et la solitude sont plus présentes.
Et sans doute, au bout de ces quelques courts métrages, sa méthode
de mise en scène s'épanouit sur la terre ferme.
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