jeudi 8 décembre 2016

Volta (Wenn Deramas, 2004)

Ce début de mois de décembre est sous le signe du cinéma philippin, sortie de Ma'Rosa de Brillante Mendoza la semaine dernière, celle de Manille hier. Mais il n'y a pas que ça dans la vie, on sait bien que la plupart des films philippins sont commerciaux à l'image de ce Volta de Wenn Deramas, cinéaste gay comme Lino Brocka et auteur d'une trentaine de films entre 1997 et son décès en février 2016.

Volta est une super héroïne, elle porte une culotte et une cape rouges, un masque argenté afin de ne pas être reconnue par sa famille et ses cheveux, encerclés d'un bandeau, tirent vers le cramoisi le plus ultime. Elle ne peut pas passer inaperçue. Notre super-héroïne est interprétée par Ai Ai Delas Alas, star de la chanson aux Philippines.

Mais dans la vraie vie Volta est Perla. Dans son enfance, elle a été contaminée par l’électricité et depuis elle vit avec cette malédiction. Elle a brûlé la peau de son petit frère Percy (Justin Cuyugan) qui travaille dans une grande entreprise de téléphone avec Lloyd (Diether Ocampo) et Kelly (Jean Garcia), une jeune femme arriviste qui veut les super pouvoirs de Volta.

Kelly se transforme en Celphora et avec l’aide de mutants, Oh Vlading, Oh Blah Blah et 9 Volts (une gamine joue le rôle), elle va semer la panique dans Manille. Perla a du mal avec son pouvoir, ses collègues de travail Deden et Nancy y voient le moyen de gagner beaucoup d’argent mais Volta a une mission : éliminer les méchants. Perla veut plus simplement que sa famille soit heureuse, se réconcilier avec son frère et sauver sa sœur Penny du coma.

Ce qui amuse dans Volta n’est pas le mélodrame digne d’un soap opéra, comme le dit un des personnages pour se moquer des préoccupations purement familiales et amoureuses de Perla. Ce qui est très drôle, ce sont d’abord les effets spéciaux bricolés avec trois francs six sous, dignes d'une série Z artisanale. Volta maîtrise l’électricité et s’en sert pour pulvériser les méchants.

On a droit à des effets lumineux de toutes les couleurs pour montrer le fluide électrique. Les transformations sont assez marrantes. Quand Volta doit se battre, tout est pataud, une des raisons pour laquelle, la bataille entre Volta et Celphora est montrée en dessin animé. La pauvre actrice a souvent du mal à se relever, elle est très lente. Evidemment, les costumes sont du pain bénit, d’une beauté kitsch qui ravira n’importe quel fan de nanar.

Les méchants sont assez stupides, Oh Vlading est une espèce de folle furieuse et Oh Blah Blah a une voix métallique. Volta est plutôt bien foutu, dans la limite d’un budget qu’on imagine par forcément énorme. Mais le film a dû avoir un grand succès puisqu’une série inspirée du film a vu le jour à la télévision. Il ne reste plus qu'à montrer ce film en France, à une séance de films excentriques ou de nanars par exemple.















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