Ce
début de mois de décembre est sous le signe du cinéma philippin,
sortie de Ma'Rosa de
Brillante Mendoza la semaine dernière, celle de Manille
hier. Mais il n'y a pas que ça dans la vie, on sait bien que la
plupart des films philippins sont commerciaux à l'image de ce Volta
de Wenn Deramas, cinéaste gay comme Lino Brocka et auteur d'une
trentaine de films entre 1997 et son décès en février 2016.
Volta
est une super héroïne, elle porte une culotte et une cape rouges,
un masque argenté afin de ne pas être reconnue par sa famille et
ses cheveux, encerclés d'un bandeau, tirent vers le cramoisi le plus
ultime. Elle ne peut pas passer inaperçue. Notre super-héroïne est
interprétée par Ai Ai Delas Alas, star de la chanson aux
Philippines.
Mais
dans la vraie vie Volta est Perla. Dans son enfance, elle a été
contaminée par l’électricité et depuis elle vit avec cette
malédiction. Elle a brûlé la peau de son petit frère Percy
(Justin Cuyugan) qui travaille dans une grande entreprise de
téléphone avec Lloyd (Diether Ocampo) et Kelly (Jean Garcia), une
jeune femme arriviste qui veut les super pouvoirs de Volta.
Kelly
se transforme en Celphora et avec l’aide de mutants, Oh Vlading, Oh
Blah Blah et 9 Volts (une gamine joue le rôle), elle va semer la
panique dans Manille. Perla a du mal avec son pouvoir, ses collègues
de travail Deden et Nancy y voient le moyen de gagner beaucoup
d’argent mais Volta a une mission : éliminer les méchants.
Perla veut plus simplement que sa famille soit heureuse, se
réconcilier avec son frère et sauver sa sœur Penny du coma.
Ce
qui amuse dans Volta
n’est pas le mélodrame digne d’un soap opéra, comme le dit un
des personnages pour se moquer des préoccupations purement
familiales et amoureuses de Perla. Ce qui est très drôle, ce sont
d’abord les effets spéciaux bricolés avec trois francs six sous,
dignes d'une série Z artisanale. Volta maîtrise l’électricité
et s’en sert pour pulvériser les méchants.
On
a droit à des effets lumineux de toutes les couleurs pour montrer le
fluide électrique. Les transformations sont assez marrantes. Quand
Volta doit se battre, tout est pataud, une des raisons pour laquelle,
la bataille entre Volta et Celphora est montrée en dessin animé. La
pauvre actrice a souvent du mal à se relever, elle est très lente.
Evidemment, les costumes sont du pain bénit, d’une beauté kitsch
qui ravira n’importe quel fan de nanar.
Les
méchants sont assez stupides, Oh Vlading est une espèce de folle
furieuse et Oh Blah Blah a une voix métallique. Volta
est plutôt bien foutu, dans la limite d’un budget qu’on imagine
par forcément énorme. Mais le film a dû avoir un grand succès
puisqu’une série inspirée du film a vu le jour à la télévision.
Il ne reste plus qu'à montrer ce film en France, à une séance de
films excentriques ou de nanars par exemple.
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