A
peu près 20 ans séparent La Jeune fille sans mains, premier
long métrage de Sébastien Laudenbach sorti hier au cinéma, et
Journal son premier court-métrage qui suit la vie du cinéaste
entre octobre 1996 et mars 1997. Un journal intime à la première
personne où la voix du cinéaste énonce avec une grande économie
de mots et de phrases sa vie, surtout privée. Il évoque Anne,
Dorothée ou Lise, celle qui lui a dit qu'elle l'aime, celle pour qui
il a de la tendresse, des filles qu'il croise au cinéma, en
promenade, dans le lit, dans sa baignoire. Une vie toute banale où
il égraine certains événements de l'époque, manifs, grève,
attentats mais aussi les anniversaires où il fait des court-métrages
d'animation en cadeau.
Le
jeune cinéaste de l'époque se dépeint comme un grand échalas,
barbu et tout maigre, immense en taille à côté des demoiselles
évoquées plus haut, mais sa grande taille est inversement
proportionnelle à son courage amoureux, à sa fougue romantique, il
navigue entre elles sans parvenir à savoir s'il en aime une.
L'animation suit cette vision hésitante. Sébastien Laudenbach
aborde avec un style gribouillé (il ressemble parfois à un dessin
de Reiser) sa vie et mélange avec des dessins très colorés et
enfantins qui contrastent avec d'autres très sombres et clignotants,
une manière de montrer les changements d'humeur de son personnage
soit lui-même, un homme incertain, triste mais qui aimait les
femmes.
Le
court-métrage est disponible sur le DVD « Hot !, 6 récits
pour adultes » édité par l'Agence du court-métrage / Images
en bibliothèques
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