Papa
ou maman 2 (Martin Bourboulon, 2016)
Même
s'il tente de faire du cinéma avec un long plan séquence en
ouverture de son film, Martin Bourboulon se débrouille très bien
avec l'esprit théâtre de son film. Entrées et sorties menées
tambour battant (les deux maisons des parents se font face à face et
tout le monde circule entre elles), coups de théâtres (l'arrivée
du nouveau petit ami de Marina Foïs suivie de l'annonce à Laurent
Lafitte qu'ils se connaissent depuis 5 ans), portes qui claquent (ah
les disputes entre un papa, une maman) et des répliques débitées
avec puissance et grâce par les deux têtes d'affiche. Malgré une
bifurcation du récit qui laissait craindre le pire, c'est-à-dire du
Patrick Braoudé (les 3 enfants qui tentent de manipuler leurs
parents) que le réalisateur évite avec ironie, Papa ou maman 2
est un film hilarant et drôle la plupart du temps parce qu'il
n'essaie pas d'échapper à son curieux caractère théâtral. Faut
pas gâcher son plaisir, c'est si rare une comédie drôle.
Personal
shopper (Olivier Assayas, 2016)
La
première demi-heure intrigue un peu parce que le cinéaste
s'aventure dans le domaine de Apichatpong Weerasetakul, un
fantastique de forêt où Maureen (Kirsten Stewart), médium, est
isolée. Elle revient dans la maison immense et sans lumière où son
frère jumeau est décédé pour en apercevoir les traces. Olivier
Assayas ne quitte pas son actrice d'une semelle qu'il filme seule au
milieu de l'inconnu. Parallèlement, il s'acharne à montrer un
métier rarement exercé, le magasinier de mode. Maureen va de
magasins de luxe en boutiques chic pour récupérer bijoux et
fringues hors de prix pour une star infecte. Ce n'est pas le métier
en soi qui est intéressant et que Olivier Assayas filme avec
neutralité, sans critique ni passion, c'est le rapport entre la star
qui traite Maureen comme un larbin et la vie de cette dernière hors
de son boulot. Elle habite à Strasbourg-St-Denis dans un appartement
modeste, porte des baskets, des jeans et un pull élimé. Ensuite, le
film se lance vainement dans un thriller à base de SMS. On devine
très vite qui est l'expéditeur secret, mais pas Maureen. Assayas
feint de ne pas croire qu'on puisse avoir deviner et poursuit
vainement son suspense, il n'a donc aucune croyance dans
l'intelligence du spectateur.
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