Pour
son premier film américain, Jackie Chan tourne avec Robert Clouse,
l’homme qui fit Opération Dragon avec Bruce Lee, le
meilleur film de l'acteur. Raymond Chow, le grand patron de la Golden
Harvest, voulait lancer Jackie Chan à Hollywood et Robert Clouse a
dû lui paraître le mieux préparé pour faire de Jackie Chan le
nouveau Bruce Lee. Car il faut le rappeler, Jackie Chan malgré une
bonne trentaine de films à son actif n'était pas encore connu aux
USA en 1980.
Son
personnage Jerry Kwan est un gentil garçon. Il a une jolie fiancée,
Nancy (Kristine DeBell) et ils sont amoureux. Monsieur Kwan, le papa
de Jerry, tient un petit restaurant mais dans le Chicago des années
1930, la mafia italienne est aussi puissante et néfaste que les
triades chinoises. Des mafiosi veulent s’emparer du restaurant.
Jerry balance quelques trempes aux méchants, mais son père ne veut
pas qu’il se batte. Pourtant, ils les méritaient ces baffes ces
voleurs de restaurant.
Jerry
a aussi un oncle, Herbert Kwan (Mako, l'acteur est Japonais mais à
Hollywood ça n'a pas d'importance) chiropracteur de profession qui
le soutient dans son entraînement de kung-fu. Mais pour gagner de
l’argent, le jeune homme préfère faire des courses de patins à
roulettes avec Nancy et un autre de ses potes. Mais les mafieux vont
lui mettre des bâtons dans les roues, d’autant qu’ils sont assez
racistes. Ils vont enlever la fiancée du frère de Jerry et Jerry va
tout faire pour la sauver.
Chantage,
manipulations, menaces. Le Chinois déploie l'habituel
scénario du film de villains gangsters qui ennuient les honnêtes
travailleurs. Le Chinois prend
des éléments narratifs à La Fureur du dragon que
Bruce Lee avait tourné en Italie (un film franchement médiocre). On
se souvient de la bataille finale au Colisée que Tsui Hark
reproduira avec Jean-Claude Van Damme dans Double team (il se battait
contre Mickey Rourke et Dennis Rodman, un moment d'anthologie du
kitsch et de nanar).
Par
chance, le scénario du Chinois reste cohérent et la mise en
scène est bonne. Il est assez plaisant de retrouver la lumière si
particulière des films américains de série B de la fin des années
1970. Une lumière blanche, frontale qui neutralise les couleurs et
la profondeur de champ. Et puis surtout, il y a la brillante musique
de Lalo Shiffrin. Une bande originale très jazzy avec une
contrebasse qui emporte la partition. Le compositeur avait déjà
beaucoup apporté à Opération Dragon.
Les
moments de comédie sont soignés, car finalement c'est la première
marque de fabrique des films de Jackie Chan, gagner le public par le
rire. Les scènes de combat filmées en plan séquence à deux
caméras, puis montées en champ contrechamp, donnent de l'élan aux
chorégraphies. Mais ça n'a pas suffi pour faire venir des
spectateurs dans les salles, ça n'a pas permis à Jackie Chan (son
anglais est ravagé par son accent cantonais), dont l'accent anglais
est de faire carrière à Hollywood.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire