Durant
toute l'année 1914, Charles Chaplin pour sa première année de
cinéma aura ainsi tourné dans 35 films et en aura réalisé la
moitié. Charlot nudiste (titre français crétin pour His
prehistoric past) est le dernier film réalisé pour la Keystone.
Il aura beaucoup appris en un an, gagné beaucoup d'argent (car le
burlesque est le genre roi en 1914) mais décide de partir pour une
autre compagne (Essanay) et quitte Mack Sennett comme tous les autres
acteurs de la compagnie.
Comme
de bien entendu, c'est dans un parc que commence le film (ça coûtait
que dalle en décors, pas fou le Mack Sennett), un banc bancal où
Charlot s'endort et songe à lui-même qui se retrouve à l'époque
préhistorique. Je n'ai pas vu le film, mais partout il est indiqué
que Chaplin parodie un film de David W. Griffith Genesis' man
(1912), sur l'origine préhistorique de l'homme, gros sujet
apparemment à cette époque.
Le
monde est clair : Mack Swain domine son harem, six femmes, et
ses larbins, dont Al St John qui se confond en courbettes pendant
tout le film, servant même de paillasson pour Charlot. Un fou du
roi, aux allures efféminés mais tatoué, divertit le roi. Le
bouffon du roi est d'ailleurs vite rejeté par le macho en chef qui
roule des yeux quand son larbin vient chercher des faveurs. Il va
préféré l'amitié virile avec Charlot qui va s'empresser de lui
piquer sa favorite.
Le
comique du film repose d'abord sur quelques anachronismes. Malgré
les temps ancestraux, tout le monde porte des souliers et Charlot a
sa canne et son chapeau. Il fume également la pipe qu'il remplit
avec les poils de sa peau de bête. Lui c'est un ours, les autres ce
sont des peaux de fauves, lion et panthère. Les hommes, Mack Swain
et Charlot, sont munis de gourdin pourvus de piques énormes et ils
assomment à tour de bras.
Mais
derrière ce burlesque, Chaplin semble dire qu'il domine ce monde
comique, qu'il en le chef incontesté. C'est ce que montre Charlot
nudiste, il est parti de rien, il est parvenu à détrôner les
comique banal (le bouffon en début de film) et met tout le monde à
sa botte. La Keystone était la préhistoire de son cinéma. Ce film
est donc pour l'acteur cinéaste un bilan de son année 1914,
jusqu'au réveil par un policeman, dernier sursaut du modèle
Keystone dans son cinéma.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire