Livrer
des pianos, même si ce ne sont que des pianos droits et pas à
queue, pour un type aussi malingre que Charlie Chaplin est une
gageure. Quand son nouveau collègue, le costaud Mack Swain, le voit
arriver, il se doute bien que ça ne va pas être une partie plaisir.
Charlot n'est pas seulement maladroit il est aussi paresseux, dès
que Mack Swain a le dos tourné, dès qu'il est seul dans l'entrepôt,
il s'affale sur les touches du piano pour tenter un roupillon. Vite
dérangé par cet affreux collègue qui veut le faire travailler.
Cette
faiblesse du corps, on la retrouve dans la livraison même (filmée
par Charles Chaplin en décors réels, au milieu de la rue, au milieu
des passants qui observent le duo comique) avec cette pauvre mule qui
doit tirer la carriole avec les deux employés assis mais aussi le
piano. Résultat, l'animal se retrouve les quatre fers en l'air.
Certes, c'est rigolo mais j'ai un peu peine pour la mule qui semble
vraiment souffrir de devoir tirer cette charge comme d'être soulevé
du sol par des harnais qui la compressent.
Auparavant,
on aura vu Charley Chase en patron intransigeant qui doit récupérer
un piano au N°666 d'une rue et en faire livrer un au N°999. D'abord
chez un grand maigre ensuite chez un petit gros. La confusion entre
les deux clients n'est pas aussi développée que les variations de
chute qu'effectue Charlot pendant tout le trajet, il trébuche,
tombe, glisse, zigzague, titube. Aucune de ces chutes n'est similaire
à la précédente et pour parfaire sa dernière chute, il joue du
piano dans un lac évidemment, comme dans toute comédie Keystone.
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