Comme
toujours dans ces quelques films tournés pour Keystone qui prennent
pour décor les courses automobiles, ce qui est le plus intéressant
c'est quand Charlie Chaplin se confronte au public avec méchanceté.
Cela ne faisait finalement que six mois qu'il faisait du cinéma,
encore pas mal de monde ne devait pas le reconnaître quand il venait
dans des lieux publics pour provoquer les spectateurs qui assistaient
au spectacle en toute quiétude sans se douter qu'ils seraient
dérangés par cet hurluberlu.
Ainsi
au milieu de Charlot et Mabel aux courses, comme il le faisait
dans son deuxième film Kid auto races at Venice, Charlot se
met devant le public, séparé par un grillage. De dos, il les
taquine avec sa canne. Ceux qui sont touchés par la canne réagissent
vivement, passent leur main au dessus du grillage pour répondre par
les coups de poing aux coups de canne de Charlot. Pendant une minute,
en plan séquence, ils se disputent avant que les spectateurs ne
comprennent qu'il est là dans un but comique quand ses coups se
retournent contre lui.
C'est
toujours fascinant pour moi de voir la part documentaire dans les
courts-métrages de Chaplin et surtout comment il élabore ses gags
pour qu'à partir d'une matière impure (la violence du splastick,
les coups du burlesque) se forme un gag drôle. Car le reste du film
est convenu. Mabel Normand et Chester Clonkin sont en couple et il
regarde les femmes assises sur les gradins. Chaplin et Mack Swain
sont sans le sou et resquillent avant d'être surpris par un
policier. Le film est très paresseux et les gags étirés jusqu'à
plus soif.
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