L'une
des raisons qui m'ont poussé à arrêter mon blog sur les cinémas asiatiques est la censure exercée par la Chine sur le cinéma de
Hong Kong. Pékin ne souhaite pas que certains sujets soient abordés
par les cinéastes de Hong Kong et certains des ces sujets étaient
la base des meilleurs films du cinéma cantonais : en tout
premier lieu la corruption de la police et les héros issus des
triades. Les cinéastes pouvaient parler des ces sujets dans leurs
films mais dans ce cas, ils n'étaient plus distribués en Chine, les
privant d'un énorme marché. Cela s'appelle dont de le censure
économique, c'est le nerf de la guerre des dictateurs et la Chine
est une dictature. Contrôler le cinéma (et accessoirement le sport)
est l'obsession de Pékin, outre les sujets tabou, il s'agit
d'imposer des figures et des corps anecdotiques au public de Hong
Kong et de faire entendre la langue dominante. On se retrouve
désormais avec des films bilingues, cantonais et putonguah
(mandarin), avec des starlettes et des jeunes premiers à peine
dignes d'un concours de karaoké et des sujets bourgeois. Même
Johnnie To est tombé dans ce piège mortifère avec Don't go
breaking my heart, une insupportable comédie romantique sur le
travail. En ce moment, sur les réseaux sociaux ça pullule
d'articles où des stars et des vedettes du cinéma de Hong Kong et
de la Chine affirment soutenir la police et le gouvernement central.
Et pas des moindres. Jackie Chan est à la tête de ce mouvement. Ça
fait des années qu'il a vendu son âme au plus offrant (et ça ne va
pas m'empêcher de faire une rétrospective de ses films sur mon
blog) mais là, il cède encore du terrain. Tony Leung Ka-fai (pas
l'acteur de In the mood for love, l'autre Tony comme disent ceux qui
n'y connaissent rien) qui a pourtant joué des parrains de triades
dans des chefs d’œuvre (Election de Johnnie To, The
Triad zone de Dante Lam – son meilleur film) et voit ainsi son
panel de rôles diminuer, soutient aussi la politique de répression
et de censure de Pékin. Cette semaine, les internautes appellent au
boycott film en live Mulan parce que l'actrice du rôle titre Liu
Yifei a également vendu son âme et soutient la police. Il ne s'agit
pas seulement de démocratie sans cesse plus menacée par la
gouverneure et Pékin mais d'enjeux économiques, tous ces gens
préfèrent sacrifier un pays, désormais colonie chinoise, plutôt
que renoncer à un marché potentiellement phénoménal. La cupidité
et l'appât du gain ont détruit le cinéma de Hong Kong et j'ai un
peur que cela ne fasse même pas un bon sujet de film de Hong Kong.
Aujourd'hui la folie des dirigeants chinois ne se limite pas à s'attaquer
seulement au cinéma de Hong Kong mais aux spectateurs de Hong Kong
qui ont peur. Le pire dans tout cela, c'est qu'on ne peut rien faire
et si ce n'est attendre que les dingos se calment. Ensuite on pourra
regarder un bon gros film de triades avec Chow Yun-fat.
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1 commentaire:
L'autre Tony ? Celui de Madame est servi ?
Sans déc' !!!!
Blague mise à part, article passionnant.
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