mardi 6 août 2019

Le Chinois se déchaîne (Yuen Woo-ping, 1978)


A l’école kung-fu Hongtai, Jien Fu (Jackie Chan) est l’homme à tout faire. Orphelin, il a été adopté par Maître Hong mais il est devenu le souffre-douleur de Li (Dean Shek) qui s’amuse à l’humilier à chaque occasion et à le tabasser sans raison. Jien Fu en est tout malheureux. Son seul ami est un chat de gouttière qu’il élève et un cuisinier boiteux. Jien Fu fait le ménage et regarde les disciples s’entraînent, esquissant les gestes de kung -fu.

Le fils du sous-préfet (le gros Chiang Kam), un insupportable gamin capricieux et prétentieux, veut apprendre le kung-fu, Li demande à Jien Fu de faire une démonstration avec un élève mais il ne doit pas rendre les coups. C'est une ruse pour montrer au riche magistrat que les enseignements de l'école de kung-fu sont excellents. Le gros gamin est nul, Li le sait bien mais quand Jien Fu esquive les coups, le gamin part dans une autre école.

Pai (Simon Yam) est un mendiant qui a quelques ennuis avec le patron de l’hôtel où il loge. Sans le sou, on lui demande de payer mais les employés, croyant que Pai est sans défense commence à l’attaquer. La réplique est cinglante. Le vieillard, armé de son bol et de ses baguettes, se défend dans une scène pleine d’humour (les baguettes finissent dans le nez des adversaires, le bol sert de couvre-chef) où il assomme tous ces jeunes blancs becs en leur donnant une humiliante leçon.

Pai rencontre Jien Fu devant l’école Hongtai. Naïvement Jien Fu croit que le champion d'arts martiaux se fait agresser. Le vieil homme n’a pas le temps d’expliquer qu’il peut très bien se défendre seul et trouve assez joli qu’un jeune homme vienne l’aider. Pai ne dira pas tout de suite qui il est, en l’occurrence le maître du kung-fu du serpent. Son plus grand ennemi, le maître du kung-fu de l’aigle est à sa recherche.

Parce qu’il s’est enfui de l’école Hongtai après une nouvelle humiliation, Jien Fu retrouve par hasard Pai dans la forêt. Il a été blessé par ses ennemis. Le jeune va soigner le vieillard et ce dernier, une fois guéri, va enseigner les rudiments des arts martiaux à son nouveau disciple avec comme fond musical des morceaux de Jean-Michel Jarre (plus tôt, on pouvait entendre aussi le thème introductif de Carrie de Brian De Palma, la musique est donc bariolée).

Le Chinois se déchaîne adopte le schéma classique du film de kung-fu sur l’apprentissage du jeune héros par un ancien. Le vieux maître refuse pourtant d'être considéré comme tel et exige de son disciple qu'il tienne le kung-fu du serpent secret, il doit aussi ne jamais lui venir en aide. Tout ça pour le protéger. Bien entendu parce que le récit doit progresser, Jien Fu ne va respecter aucune de ces trois règles édictées par le vieux.

Le film marque le lancement de la carrière de Jackie Chan dans son rôle de jeune naïf (Jien Fu se traduit par « le simple »). Jackie Chan élabore son image de gentil garçon prêt à défendre le monde entier. Son aspect sera toujours le même, jamais il ne coupera ses cheveux, il portera un simple maillot de corps blanc. Il modernise le genre en donnant à son personnage un aspect très commun. Les méchants seront au contraire vêtus comme dans un film à l'ancienne (tel un Shaw Brothers).


Il pourrait n’importe qui, chaque spectateur peut s’identifier à lui. Le Chinois se déchaîne est le premier bon film de Jackie Chan après des années sous la coupe de Lo Wei. Le succès aidant, il pourra réaliser ses propres films où le mélange de burlesque et d’habileté à se battre reste très agréable à regarder. Une dernière remarque : Le Chinois se déchaîne n’a aucun personnage féminin. Jien Fu n’a jamais de petite amie, ni même de flirt. Là aussi, avec le succès, ses personnages auront des copines. Pour l’instant, il n’a qu’un vieillard comme maître et quelques ennemis à vaincre.






















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