Je
n'ai vraiment jamais su comment Jean-Claude Dusse s'écrivait, en
tout cas son nom de famille. 40 ans que Les Bronzés font du ski
est sorti dans les salles de cinéma, j'ai vu le film un bon
paquet de fois (je le trouve largement meilleur que Les Bronzés
tout court) mais avant que n'existe le site imdb, je croyais que ça
s'écrivait Duss. Cela n'a absolument aucune importance mais je le
signale parce que ce pauvre Jean-Claude harnaché avec ses skis et
bâtons débarque à la gare pour aller à la neige. Michel Blanc
ouvre la suite mais se trompe de gare, il est à Saint-Lazare et
devait être à la gare de Lyon.
Nathalie
(Josiane Balasko) et Bernard (Gérard Jugnot) eux ne se trompent
jamais. Ils ont loué un appartement en co-propriété à la
montagne. Ils ont un goût sûr et mettent rapidement sur le mur de
ce studio blanc dans un immeuble sans personnalité une croûte non
sans avoir engueuler le couple qui n'avait pas encore dégagé. Ils
auraient pu arriver à minuit et une minute. Ils jettent le jeu de
scrabble, parce qu'ils sont honnêtes Nathalie et Bernard.
Contrairement à Jean-Claude, ils ne sont pas encore équipés pour
faire du ski, alors ils vont au magasin faire des emplettes. Ils sont
accueillis par Popeye (Thierry Lhermitte) devenu larbin de sa femme.
Le
beau temps de Popeye semble passé. Oh, certes, il continue de niquer
toutes les femmes qu'il croise, mais il s'est fait prendre par sa
femme qui l'a viré de chez lui. Plus tard dans le film, il se fera
pas mettre le poing dans la gueule par un époux cocu, Monsieur Camus
(Roland Giraud). Il n'aura jamais la possibilité de peser ses
conquêtes comme dans Les Bronzés. Plus pathétique que
jamais, il fait croire à Bernard et Nathalie que son ex et son
nouveau mec, présenté comme « le cousin » (Guy
Laporte), sont en train de plaisanter, il leur sort régulièrement
un peu convaincant « je t'expliquerai » gêné et gênant.
Autre
boutique, la crêperie de Gigi (Marie-Anne Chazel) qui sert les
clients avec son caniche abricot dans les bras. Elle est pas commode
la Gigi comme le montre le premier sketch du film, l'un des
meilleurs, celui de la « crêpe au suc' » demandé par
Gilbert (Bruno Moynot), personnage très secondaire, présentateur
météo de profession, qui reviendra régulièrement dans le film
pour se faire humilier par les autres. Gigi vit là à demeure et est
en couple avec Jérôme (Christian Clavier) médecin généraliste
qui prépare une compétition de ski slalom (le fameux « t'es
mauvais, t'es mauvais » sorti par Gigi quand il n'arrive que
dans les 40èmes).
Pour
en finir avec tout le monde, Christiane l'esthéticienne (Dominique
Lavanant) vient passer les vacances de neige avec son nouvel amoureux
Marius (Maurice Chevit), bien plus âgé que lui, « le monsieur
avec la toque sur la tête » remarque Gigi, « oui, mais
je vous demande d'être discrets » car Marius est marié. C'est
Marius, vendeur de toupets, qui met du fil dentaire dans la fondue
(« je trouve ça complètement con »), voulant faire une
belle blague ringarde, il offre un calembour minable où Christiane
rigole comme une gamine. C'est dans ce repas, au milieu du film,
qu'on apprend que la troupe va faire une balade en hélicoptère.
Jusque
là le film se contentait de sympathiques gags sur la montagne
essentiellement autour de Jean-Claude Dusse et de son attente
perpétuelle d'une fille dans sa chambre double, de son espoir que
l'employée de l'hôtel vienne le rejoindre, de son court de ski avec
un moniteur qui lui apprend l'art du planter de bâton et de sa
longue soirée sur la remonte-ski où il chante une variation de
Etoile des neiges. Michel Blanc a les meilleurs gags, tous connus et
admirés avant que le film parte en haute montagne dans sa deuxième
partie avec tout le monde sauf Christiane et Marius. C'est Popeye qui
fait figure de guide de ski hors piste.
La
belle nature blanche est vite polluée par leur repas, les Italiens
qui baisent comme des bêtes et le meilleur de tous les gags du film,
celui qui arrive à la fin, le repas chez les paysans de montagne.
Ils retrouvent Gigi, Jean-Claude et Nathalie, puis Gilbert. Ils
étaient perdus, ils avaient faim. On leur sert une pétafine
composée des croûtes de fromage de l'année écoulée où vivent
des vers. Puis c'est la liqueur d’échalotes au crapaud. C'est une
merveille de chutes des personnages, de visages atrophiés par les
grimaces et cris de douleur devant cette boisson. Le meilleur film de
l'équipe du Splendid, le meilleur film de Patrice Leconte.
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