Le
décor est une boulangerie mais pas n'importe quel genre, une
boulangerie française. On fait du pain et des gâteaux. Le titre
original de Charlot mitron est Dough and dynamite, dough veut
dire la pâte (le doughnut, orthographié donut, vient de là). Le
décor est double, uniquement filmé en intérieur. Au
rez-de-chaussée, c'est le lieu des clients que Charlot malmène avec
sa terrible maladresse et sa tête en l'air.
Si
les films de Charlie Chaplin étaient réalistes, on se demanderait
pourquoi des patrons continuent d'engager un type qui passe son temps
à confondre les commandes, à se tromper de table et à draguer les
femmes tout en barbouillant les visages des hommes de tarte à la
crème. Et dans Charlot mitron, il s'en envoie, ça n'arrête
pas. C'est le film de Charlot où l'on voit le plus de tarte à la
crème dans la gueule, le film est écrit par Mack Sennett, Chaplin
n'a pas eu le choix.
Le
film traverse les pièces. Ici l'arrière boutique avec ses collègues
(Chester Conklin et Jess Dandy, ce dernier joue une grosse bonne
femme). Là la caisse où Charlot drague impunément aux yeux et à
la barbe de son patron peu commode. Et dans le sous-sol se trouvent
les cuisines. Une trappe au milieu du restaurant mène dans les
cuisines, on se demande bien pourquoi elle est à cet endroit,
d'autant que Chaplin utilise à peine la trappe comme chausse trappe
justement.
Le
scénario consiste à une seule idée : les 5 cuistots font
grève et ils quittent la boulangerie. Le patron décide que c'est
Charlot qui va faire le boulot des 5 hommes. Le film ne sera qu'une
suite de catastrophes, de jets de pains, de coups de pied dans le
derrière et de chutes diverses, jusqu'à l'explosion finale puisque
les grévistes font exploser la boulangerie avec de la dynamite
(caché dans un pain). Charlot se retrouve englué dans le plan final
par de la pâte à pain.
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