Le
décor du deuxième film que réalise Jackie Chan est une école de
kung-fu, le terrain est connu, balisé même. Il incarne un jeune
apprenti surnommé Dragon (comme souvent), un orphelin recueilli par
le maître Tien (Tien Feng), un type pas très accommodant, très à
cheval sur les principes et sur la discipline, forcément de fer dans
cette école. Dragon n'est pas son disciple favori contrairement à
Tigre (Wai Pak), le chouchou du maître. Quand commence La Danse du
lion, l'école se prépare à une compétition pour déterminer la
meilleure danse du lion (vous avez le titre), Tigre doit être la
tête.
Seulement
voilà, lors d'un entraînement, Tigre se blesse et c'est Dragon qui
devient la tête du lion. Ce qui mécontente son maître. Ce que sera
le seul à découvrir Dragon lors de la compétition est que Tigre a
feint d'être blessé, il est devenu la tête de l'équipe
concurrente sans le dire à personne. C'est une trahison, mais comme
Tigre est un orphelin comme lui, Dragon ne dit rien à son école.
Mais quand le lion noir gagne contre le lion jaune, Dragon assume
l'entière responsabilité. Il ne dénonce pas son ami même quand
son maître le frappe violemment avec son éventail.
Le
film semble vite construit sur une suite ininterrompue de combats
divers et variés entres Dragon et tout le reste du monde. Tout le
monde lui tombe dessus dès la séquence de la danse du lion, très
aérienne, poétique avec cette musique entonnée par les autres
élèves où les lions de tissus s'élèvent dans des gestes
chorégraphiés à l'extrême. Cette danse initiale représente les
codes des arts martiaux, ceux auxquels Dragon se réfèrent
contrairement à ses concurrents. Dragon incarne l'honnêteté mais
elle est mise à mal par tous, y compris ceux qui doivent lui
enseigner. Il est visite d'injustice mais refuse de dénoncer son
frère.
Sa
rectitude est contrariée quand il doit quitter l'école. Et vite il
est pris pour un autre par N°4 (Yuen Biao) le fils du chef de la
police Sang Kwan (Shek Kin). Voilà l'un des combats les plus amusant
fleurant bon la comédie. N°4 se bat avec un tabouret et le jeu
malin de Yuen Biao, avec ses petites œillades en coin fait le reste.
Un tabouret en pleine nature, dans les bois, contre Dragon qui ne
comprend pas ce que ce jeune homme lui vaut. Puis Jackie Chan file
encore la confusion car Dragon se confie à Sang Kwan, se plaint de
N°4 en pensant que l'homme pourra l'écouter. L'humour de la longue
séquence vient de ce que spectateur en sait plus que Dragon, le
pauvre est piégé par sa gentillesse.
Le
film use et abuse de zooms violents et abrupts qui évoquent la
manière de la Shaw Brothers. Les combats utilisent les mouvements
saccadés qui ont souvent caricaturés le film de kung-fu. Le récit
suit ainsi une évolution radicale mais ce qui est le plus surprenant
est la bande musicale avec un choix rare et relativement audacieux de
musique classique. Le dernier combat est d'une violence rare avec un
ennemi particulièrement vicieux, comme souvent il est en pleine
nature et les deux adversaires suent sang et eau. Le film atteint
rarement la grâce, Jackie Chan est encore en apprentissage de mise
en scène, à l'image de son personnage. Le cinéma comme le kung-fu
est un sport de combat.
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