Coincé
aux service nécrologique de son journal le Morning Star, travaillant
sur un minuscule bureau et dérangé toutes les cinq secondes, après
avoir écrit un article sur un sultan bidon, « the hoax of the
century » comme le titrent tous les journaux, qui s'avérait
être un cireur de chaussures de New-York, le pauvre Wallis Cokk
(Fredric March) cherche à se racheter auprès de son patron Oliver
Stone (Walter Connolly). Parenthèse : je trouve amusant de voir
le nom de ce personnage, Oliver Stone. Fin de la parenthèse.
Wallis
Cook veut faire un reportage édifiant sur une jeune femme
empoisonnée au radium dans la petite ville de Warsaw dans le
Vermont. Il vient de lire un entrefilet dans son journal mais aucun
article de l'ampleur du scandale. Arrivé à Warsaw, il se confronte
aux habitants récalcitrants. Tout ce que chacun lui répond c'est
des « yep » ou des « nope ». soit une manière
amusante et moqueuse de décrire ces habitants, pas vraiment des
bouseux, mais pas loin. Ils sont occupés à ne rien faire. S'ils
refusent de parler, c'est que la ville appartient à Paragon l'usine
de radium du coin.
Mais
Hazel Flagg (Carole Lombard), précise l'article est condamnée à
mort. Le diagnostic du Docteur Enoch (Charles Winniger) est formel.
Sauf qu'il s'est trompé. Le médecin le sait, Hazel le sait, tout le
monde le sait, mais Hazel a envie d'un peu s'amuser, de sortir une
fois de sa vie de Warsaw. Elle a envie de voir New-York et quand
Wallis Cook débarque chez elle, il lui propose de venir dans la
grande ville pour passer ses derniers jours. Voilà commence ce bref
film qu'est La Joyeuse suicidée, par une farandole de
supercheries qui se succèdent à un rythme effréné.
La
supercherie, ce fameux hoax, ce mot qu'on lit dans chaque
journal depuis quelques mois, est le motif principal du film. Pour ce
voyage à New-York, elle est accueillie par le Maire qui lui offre la
clé de la ville (une clé en toc), puis elle assiste à un match de
catch où Cook explique à la jeune femme que les combats sont mis en
scène, puis elle prend part à un spectacle où tout sonne faux,
décors, costumes et discours larmoyant. Devant tant de supercheries,
Hazel s'évanouit. Il faut dire que pour supporter ces spectacles,
elle a beaucoup bu.
Le
Champagne trouble la réalité d'Hazel mais révèle aussi une
vérité : elle est amoureuse de Wallis et c'est réciproque.
Seulement voilà, chacun profite de l'autre en lui mentant. On n'a vu
qu'Hazel et son bon Docteur Enoch mentent sur sa santé. De son côté,
Wallis Cook et Oliver Stone profitent de ce cas pour faire dans le
sensationnalisme. Les tirages du journal augmentent, Hazel devient la
coqueluche de la ville avec ses avantages et ses inconvénients. Mais
le pire inconvénient est de n'avoir pas dit toute la vérité à
Wallis Cook.
Il
va s'en passer de drôles dans ce New-York en Technicolor (c'est le
plus ancien film en couleurs filmant New-York que j'ai vu). Les deux
amoureux filent leur romance avec ses contrariétés mais ce sont les
personnages secondaires qui créent la cocasserie, ce faux sultan
Ernest (Troy Brown Sr), les habitants de Warsaw, le quarteron de
médecins européens menés par Sig Ruman (le génial colonel Ehrardt
dans To be or not to be) mais surtout un certain Max (Maxie
Rosenbloom). Son coup de fil à son frangin vaut à lui seul de voir ce
gentil petit film.
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