Pendant
des décennies, quand un film hollywoodien se déroulait en Afrique,
il n'était pas question de tourner ailleurs qu'à Los Angeles. Stan
Laurel dans son film Roughest Africa joue de cet exotisme de
toc et de carton-pâte. Des cases sont au milieu du décor et Stan
porte un costume colonial, mais il lui suffit de sortir du cadre et
le plan suivant le montre discutant avec une jeune femme sirotant un
cocktail dans un jardin. Il prolonge la supercherie avec une fausse
carte du continent africain où Hollywood et Los Angeles sont au beau
milieu du Sahara.
L'expédition
débute avec les porteurs, des figurants grimés en Africains
(grossier maquillage très apparent typique de l'époque) et portant
des pagnes grossiers (et des pulls noirs en guise de peau). Les
porteurs, comme dans tout film colonial (ce sera toujours le cas dans
les Tarzan ou dans le King Kong de Cooper et
Schoedsack), croulent sous le poids des bagages, pour accentuer le
ridicule, ils portent même une contrebasse et un piano, censés
servir à imiter les cris des animaux. Stan Laurel, lui, fera son
voyage en taxi, bien plus confortable.
C'est
un safari chasse que veut faire Stan et il est accompagné d'un
cameraman qui ne cessera jamais de se moquer de lui et de filmer les
bévues du soi-disant explorateur. Les animaux sauvages : un
porc-épic (Stan s'assoie sur ses piques), une autruche et un ours
(qui poursuivent Stan et l'opérateur), puis un éléphant que Stan
veut tuer (l'éléphant l'asperge d'eau) et enfin une meute de lions
qui poursuivent. L'intertitre final affirme que les lions ont coursé
Stan durant trois jours. Après toutes ces chutes et ces déconvenues,
Stan rentre à Hollywood en taxi et se retrouve avec un putois.
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