Patients
(Grand Corps Malade & Mehdi Idir, 2017)
Je
suis sorti de ce premier film dans le même état qu'après celui
d'Orselsan, déçu en bien, comme on dit en Suisse. Pour tout dire,
je ne connais pas l’œuvre slammée de Grand Corps Malade, mais la
judicieuse idée de ce duo est de la jouer modeste, de faire
confiance à leurs jeunes acteurs et actrices (mention spéciale à
Moussa Mansaly, excellent) et de parler des corps (forcément avec ce
pseudo). Ce qui me plaît particulièrement dans Patients,
c'est la comédie qui s'immisce dans cet hôpital, ce sont les
running gags (Jean-Marie qui débarque chaque matin dans la chambre
de Ben) et l'absence de misérabilisme. Maintenant que Grand Corps
Malade a raconté sa vie, que pourra-t-il faire dans un deuxième
film ?
Mr
& Mme Adelman (Nicolas Bedos, 2017)
Autre
premier film mais d'une prétention démente. Pas un plan sans un
mouvement d'appareil (à quoi ça sert ? quels en sont les
sens?), des mots d'auteur à gogo et des maquillages douteux (hommage
à J. Edgar ?). Impossible de ne pas sourire aux cinq
premières minutes devant tant d'efforts pour faire « cinéma ».
Nicolas Bedos, après avoir fait tant de chroniques à la télé,
veut désespérément prouver qu'il est sérieusement réalisateur,
comme Yann Moix avec les piteux Podium et Cinéman
voulait démontrer qu'il pouvait être facétieux. Le récit s’étale
sur 45 ans, comme un vrai biopic, et suit la proposition fordienne de
la légende face à l'histoire, mais tout arrive à la fin, dans un
twist plaqué là sans qu'aucun indice (si ce n'est une citation de
Romain Gary) n'aiguille le spectateur.
T2
Trainspotting (Danny Boyle, 2017)
Le
digne héritier d'Alan Parker revient à son film culte 20 ans après
(en vérité Trainspotting était un épouvantable navet).
Même rythme haché, même volonté irresponsable de provoquer, même
casting. Mais aussi même vacuité de la mise en scène, même mal à
la tête devant les chansons poussées volume à fond, même
impression d'entendre des gens dire très fort des choses sans
intérêt. Bref, la drogue, c'est mal.
Les
Figures de l'ombre (Theodore Melfi, 2016)
Je
crois que Kevin Costner n'est jamais meilleur que dans les films des
années 1960, costumes ternes, lunettes en trapèze et cheveux bien
coiffés. Il est l'un des responsables de la NASA quand les
Soviétiques étaient plus fort que les Américains dans la conquête
spatiale. Et pourquoi avaient-ils pris un tel retard ? A cause
de la ségrégation raciale en Virginie. Les Figures de l'ombre
n'ira jamais aussi loin dans la dénonciation. Le film commence
au même moment et dans le même Etat que Loving, mais
l'approche de Jeff Nichols était naturaliste, jusqu'à l'épure et
jamais édifiante. Les Figures de l'ombre est une comédie
quand il énonce les méfaits de la ségrégation dans les bureaux de
la NASA et une romance cucul la praline à la maison. Et sinon, il y
a le thriller sur le compétition spatiale, mollasson, mais ce sont
encore les meilleurs moments.
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