Trois
nouveautés dans le cinéma de Woody Allen à l'occasion de son
dernier film L'Homme irrationnel. Le générique d'ouverture
est sans musique, pas de petit jazz pour accompagner les noms des
acteurs qui apparaissent. A la place, le son d'une voiture qui mène
notre héros à sa destination. Cette destination est la deuxième
nouveauté : Woody Allen est allé filmer son film dans le
minuscule état du Rhode Island. Il est certes encore assez près de
New York, mais j'espère qu'il va y retourner pour son prochain film.
Troisième nouveauté : Joaquin Phoenix, l'acteur chouchou du
cinéma d'auteur américain qu'on découvre avec un bide énorme (et
ça n'est pas un coussin qu'il cache sous son t-shirt), comme le
montre une scène de lit.
Il
est Abe, un enseignant de philosophie (oui, il déclame du Kant à
chaque réplique, oui, il veut écrire sur Heidegger) dans
l'université. Déprimé, il boit du whisky dans une flasque et
remarque Jill (Emma Stone, dans son deuxième film pour Woody Allen).
Abe a une forte réputation auprès des étudiants et de ses
collègues. Les dialogues entendus ici et là affirment qu'il est
charismatique. Et bien évidemment, il est la cible sexuelle de Jill,
son élève studieuse, et de Rita (Parker Posey), une autre
enseignante. Toutes deux ont un mec, mais elles sont prêtes à
coucher avec lui, s'il est d'accord (il le sera). Lors d'une soirée,
ivre, il va jusqu'à jouer avec un pistolet à la roulette russe.
Car, Abe s'ennuie terriblement.
A
vrai dire, moi aussi je me suis ennuyé pendant cette fastidieuse
demi-heure de mise en place de l'action. Au bout d'un moment, le
récit prend de l'ampleur. Il était temps. Quoi de mieux pour sortir
de la routine que de commettre un meurtre ? La victime sera un
inconnu, mais pas choisi au hasard. Abe passe le deuxième acte à
élaborer son crime et le troisième à en subir les conséquences.
Les voix off de Jill et Abe expriment ce qu'ils, respectivement,
pensent. Le petit effet pervers de la culpabilité chère à Woody
Allen fonctionne à plein régime. Comme chaque année, on va se
poser la même question : alors, un bon cru, cette saison, le
Beaujolais ? Plus amusant que Le Rêve de Cassandre mais
moins palpitant que Meurtre mystérieux à Manhattan.
1 commentaire:
Quatre écrans à Grenoble pour cette purge, nulle d'un bout
à l'autre, où la maigre réflexion affichée sent
le carton bouilli.
Simultanément, Knock Knock d'Eli Roth n'est sorti qu'en vf,
sur un seul écran, une petite semaine.
Du coup, vu en téléchargement mais en vo.
C'est quoi, ce bordel ?
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