Quand
j'étais enfant, c'est-à-dire à l'époque où nous n'avions que
trois chaînes de télévision, Tintin
et le mystère de la Toison d'or passait
régulièrement sur le petit écran. Il est encore diffusé et
disponible en DVD. A moi les souvenirs de ma jeunesse. C'est une
aventure inédite en bandes-dessinées, patronnée par Hergé avec
des acteurs. L'expérience sera réitérée avec Tintin
et les oranges bleues en 1964.
Puis, ce seront des dessins animés d'une grande médiocrité
visuelle dans les années 1960-1970, la série télévisuelle dans
les années 1990 et le film de Steven Spielberg en 2011.
Tout
commence à Moulinsart où le Capitaine Haddock (Georges Wilson) se
prélasse dans un hamac. On remarquera qu'il est en habit de ville et
monocle (comme au début de la BD Les Sept boules de cristal). Le
facteur vient apporter une lettre qui lui signale qu'il a hérité
d'un bateau nommé La Toison d'or. Avec Tintin (Jean-Pierre Talbot)
et Milou, il décide de partir en Turquie où mouille la navire. Le
professeur Tournesol (Georges Loriot) les rejoindra en Grèce, une
fois sa nouvelle invention améliorée. Haddock est très fier de
devenir le propriétaire d'un bateau, il revêt sa casquette et son
pull bleu, ravi à l'idée de reprendre du service.
Las,
la Toison d'or est un rafiot, mais un homme veut l'acheter. Cela
cache quelque chose, affirme judicieusement Tintin, toujours prompt à
détecter les complots. Effectivement, lorsqu'ils visitent Istamboul,
on tente de les éliminer. Cela continue en Grèce dans une folle
course poursuite dans la campagne, Tintin, Milou et Haddock sur une
moto filent une voiture pour arriver à un mariage (chants et danses
locales garanties sur facture). Notre intrépide Tintin comprend que
l'armateur grec élimine les anciens amis de feu le propriétaire de
la Toison d'or.
Les
rôles sont vite distribués. Haddock avec son habituel bagout et sa
colère soudaine est l'élément comique. Il éructe tous ses
habituelles insultes qui sont restées à la postérité. Tintin se
bat comme un beau diable contre tous les adversaires, conduit un
hélicoptère, plonge en mer. Le jeune Jean-Pierre Talbot passe son
temps à sourire et annone tant bien que mal ses dialogues où il
devine ce qui se trame. C'est un héros d'action comme dans les
bandes-dessinés. Tournesol est toujours la tête en l'air et les
Dupondt sont évidemment deux éléphants dans une boutique de
porcelaine.
Des
acteurs célèbres à l'époque viennent faire un petit coucou pour
les rôles secondaires (on appelle ça aujourd'hui des guests venus
faire un caméo). Marcel Bozuffi, spécialiste dans les personnages
de mafieux, incarne le véreux armateur grec (pourquoi ne pas lui
avoir fait jouer Rastapopoulos). Dario Moreno, tout en maniérisme
efféminé, est un vendeur de tapis évoquant le senhor Oliveira da
Figueira. Charles Vanel joue un moine grec isolé dans un monastère
situé en haut d'une montagne. Les Dupondt sont joués par deux
frères (indiqués « Incognito » dans le générique) et
doublés par Jacques Dufilho.
Tintin
et le mystère de la Toison d'or se
déroule dans deux pays que les bandes-dessinées n'ont jamais visité
au cours des 24 albums, la Turquie et la Grèce. Le film lorgne vers
un genre qui faisait florès en ce début des années 1960, le film
d'espionnage international notamment en Turquie, centre névralgique
des agents secrets. Tintin n'est évidemment pas Lemmy Caution,
d'ailleurs le film ne comporte aucun personnage féminin, et le film
s'adresse aux enfants de manière bien naïve et bourrée de clichés.
C'est un peu le Goonies
de mon enfance.
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