Au
sujet de The Ring, Alfred Hitchcock dira à François
Truffaut : « C'était un film réellement intéressant. Je
dirais qu'après The Lodger (1926), The Ring a été le
deuxième film d'Hitchcock. Il y avait là toutes sortes
d'innovations et je me souviens qu'une scène de montage assez
élaborée a été applaudie à la première du film. C'était la
première fois que cela m'arrivait. Il y avait toutes sortes de
choses qu'on ne ferait plus aujourd'hui, par exemple une petite fête,
un soir, après un match de boxe. On verse le champagne dans les
verres et on voit très bien le champagne qui pétille, et toutes les
bulles... On porte un toast à l'héroïne et on s'aperçoit qu'elle
n'est pas là parce qu'elle s'est éclipsée avec un autre homme.
Alors le champagne ne pétille plus. A cette époque, on était très
fort pour les petites idées visuelles, quelquefois si fines que les
gens ne les remarquaient pas.
Le
film commence sur un champ de foire, au stand d'un boxeur, qui était
joué par Carl Brisson, et qu'on appelait dans l'histoire Jack One
Round. Et l'on montrait dans la foule un Australien, interprété
par Ian Hunter. Il regardait l'aboyeur qui disait Entrez, entrez,
on s'amuse ici. L'aboyeur, qui se tenait devant le stand, jetait
des regards par derrière son épaule pour suivre l'évolution du
match. On montrait des boxeurs amateurs volontaires qui entraient
dans le stand et en ressortaient en se tenant douloureusement la
mâchoire, jusqu'au moment où Ian Hunter y pénétrait à son tour.
Les employés du stand rigolaient en le voyant, et ils ne jugeaient
même pas utile de lui accrocher son manteau, ils le tenaient à la
main, pensant que le type ne tiendrait jamais plus d'un round. Le
match commençait et on voyait le changement d'expression sur la
figure des employés. A la fin du premier round, l'aboyeur décroche
la première pancarte, vieille et sale, et il met la pancarte numéro
2, toute neuve puisque jamais utilisée, étant donné la force de
Jack One Round. »
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