dimanche 13 octobre 2019

Ville à vendre (Jean-Pierre Mocky, 1992)

Ville à vendre amorçait l’inexorable chute qualitative des films de Jean-Pierre Mocky. Le film n'est ni vraiment fait ni à faire mais les vedettes sont là, présentes et notamment dans ce défilé (« le chard de la santé ») qui ouvre étrangement le film, certains sur des chevaux (Richard Bohringer, Philippe Léotard, Eddy Mitchell, Féodor Atkine, Darry Cowl, Lauren Grandt), d'autres sur une charrette (Jacqueline Maillan, Dominique Lavanant, Valérie Mairesse). La population de Moussin suit l'attelage en chantant, tout le monde sourit alors que cette ville est en ruine, les usines détruites, les maisons en vente.

Du haut d'un pont, le maire (Michel Serrault) et un médecin d'une ville voisine (Michel Constantin) observent l'ensemble. On apprend que la population ne travaille mais qu'un mystérieux et anonyme mécène donne chaque joue des allocations à tout le monde. Tout le monde en parle mais personne ne le connaît. Ce n'est qu'en fin de film que son identité est donnée. Jean-Pierre Mocky incarne ce généreux donateur, rouge à lèvres et accent allemand à couper au couteau dans une caricature qui devait l'amuser mais qui métaphoriquement explique, non sans lourdeur, que seul lui peut sauver le cinéma social en ruine. Voilà le message profond du film.

Consciemment ou non, Jean-Pierre Mocky cherche à refaire La Cité de l'indicible peur, soit une ville en proie à l'angoisse au fur et à mesure que ses édiles meurent (d'abord Maillan, puis Atkine, puis Léotard). En 1964, c'était Bourvil qui enquêtait, en 1992 c'est Tom Novembre qui se voit attribué le prénom d'Orphée. Autant dire qu'on perd au change, Tom Novembre n'était pas très doué pour le cinéma. Face aux cabots qui l'entourent, il a du mal à donner la réplique, surtout avec Darry Cowl parfait en chien de garde qui surveille et suspecte tout le monde. Régulièrement, l'impression que personne ne comprend quoi que ce soit au scénario se fait plus vraie, ça avance un peu à vue.


Ce qui amuse ce sont les coupes de cheveux des actrices. Le coiffeur du film s'en est donné à cœur joie. Pour Jacqueline Maillan, c'est une pièce montée qui évoque la fiancée de Frankenstein, ça augmente sa taille d'un moins 20 centimètres. Bernadette Lafont, qui n'arrive qu'en fin de film, elle joue une inspectrice de police, c'est une frange énorme et un bonnet. Dominique Lavanant a des cheveux très longs et un large bandeau qui les enserre. Valérie Mairesse a un gentil chignon et Lauren Grandt est blonde platine. Sans doute ne faut-il pas chercher dans ces fioritures inhabituelles dans les films de Mocky autre chose qu'une extravagance forcenée pour palier la noirceur du film.























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