C'est
franchement par hasard que j'ai appris que le nouveau film de Brian
De Palma était sorti. Sur les plate-formes VOD. Je ne sais pas
vraiment si c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle. Mais c'est
ainsi que les films sont visibles aujourd'hui. Ceci dit, et sans
avoir vu la plupart des films uniquement disponibles sur Amazon Prime
ou Netflix (le prochain Scorsese, les derniers films de Soderbergh,
des frères Coen, d'Alfonso Cuaron) considérés comme visuellement
splendides ou très cinématographiques (ça doit bien être de la
merde en home cinéma grâce à une diffusion Internet), ce qu'on
constate vite avec Domino est la pauvreté de la matière.
Dans
les premières scènes, il est indiqué que le film se passe dans
notre futur proche, il débute le 10 juin 2020. Ça me rappelle un
peu Femme fatale qui commençait quelques mois après la sortie du
film. Et d'une certaine manière, les deux films sont proches
puisqu'ils sont tournés en Europe. Après la France, c'est
Copenhague (le film est une co-production entre plusieurs pays
européens) qui est le premier lieu d'action, avant de se déplacer à
Amsterdam, à Bruxelles puis à l'extrême sud de l'Espagne. Mais la
langue reste l'anglais bien qu'il se passe au Danemark, c'est sans
doute que Brian De Palma se place dans une lignée de films où la
langue n'est pas un problème de réalisme.
Les
premières minutes sont peu appétissantes. Au contraire, je me suis
demandé où était le cinéaste dans ces scènes entre deux flics.
Lars (Soren Malling) et Christian (Nikolaj Coster-Waldau), sont
collègues, deux flics de génération différentes. Lars le plus âgé
paterne son cadet et ils passent souvent du temps chez le premier.
Hanne (Paprika Toft), l'épouse de Lars leur prépare des petits
plats pour le soir. On discerne tout de même un peu leur
personnalité dans ces scènes banales, Christian est un coureur de
jupons un peu inconséquent. Evidemment, cela va avoir de
l'importance car le 11 juin 2020, les deux flics doivent commencer
leur service à 4 heures du matin.
Le
titre a un sens, c'est l'effet domino qui lance enfin (il était
temps) le récit. Christian oublie son revolver chez lui. Avec Lars,
il se rende pour un conflit conjugal. Un homme, Ezra Tarzi (Eriq
Ebouaney), un grand type avec une barbe bien fournie et aux yeux de
sang, est menotté. Pendant que Christian va inspecter l'appartement,
Lars surveille Tarzi. Mais ce dernier se défend et parce que
Christian avait pris le flingue de Lars, ce dernier ne peut pas se
défendre. Tout s'enclenche assez vite et l'enquête en forme de
course poursuite va commencer. Christian, pour rendre justice à
Lars, va partir à la rechercher de Tarzi qui s'est enfui.
On
navigue dans la mouvance terroriste tendance Daech (ISIS en VO bien
entendu) avec un affreux (qui cause en français) qui organise des
attentats. Il laisse ses moutons se faire exploser à sa place. Le
premier de ces attentats a lieu lors d'un festival de cinéma à
Amsterdam. Deux idées là-dedans. La première est de revenir sur la
menace de création que subit le cinéma où la censure comme
l'auto-censure est dangereuse. La deuxième est de proposer un
split-screen étonnant. Le point de vue de la terroriste qui filme en
direct son visage et les personnes qu'elle assassine, le tout passe
aussi à la télé, finalement il reprend ce qu'il disait dans
Redacted.
A
vrai dire, je me demandais pendant un bon moment où était Brian De
Palma. Certes l'armature est un peu putassière (faire du suspense
avec du terrorisme) mais petit à petit il parvient à créer une
tension digne de Snake eyes. Sans être aussi puissant, c'est
à ce film que Domino ressemble le plus avec l'arrivée d'Alex
(Carice Van Houten), une policière impliquée dans l'enquête, celle
d'un agent de la CIA (Guy Pearce) qui doivent vite faire face à de
faux-semblants, de doubles jeux et de caméra sur drone. C'est un
petit film de Brian De Palma, pas toujours bien confectionné sauf
dans ce finale dans une arène avec un boléro composé par Pino
Donaggio, comme au bon vieux temps.
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