Pour
faire un spectacle qui plaise aux gens, il faut une immense
attraction. Voici ce que se dit un producteur de la télé de Hong
Kong, Lu Tien (Ku Feng). Il va appeler son ami Zhengjeng (Danny Lee).
C'est un scientifique qu’une triste aventure conjugale (sa fiancée
couche aussi avec son frère) a rendu particulièrement amer avec la
vie. Il s’est mis à boire.
Lu
Tien a eu écho qu’un gorille géant existait en Inde, il convainc
Zhengjeng d’aller le capturer. Lu Tien pense qu’il va pouvoir se
faire un paquet de fric en ramenant King Wong à Hong Kong (il n’a
sans doute jamais entendu parler des aventures de King Kong). Mais
peu importe. Notre héros se fait attaquer par une horde d'éléphants
sauvages puis un tigre.
Et
là, il est sauvé par Wendy (Evelyne Kraft), une sculpturale blonde
qui a l’immense pouvoir de communiquer avec les animaux de la
jungle. Le courant va vite passer entre eux. Elle va raconter comment
elle a atterri là (c’est le bon terme puisque enfant, elle était
dans un avion qui a crashé). C’est King Wong qui l’a élevée
et, forcément, le gorille est jaloux de sa relation amoureuse
naissante avec Zhengjeng.
Comment
ne pas tomber amoureux d’une si belle femme aux longs cheveux
blonds, vêtue de peau de bête et dont le soutien-gorge n’a pas de
bretelle sur l’épaule gauche ? L’érotisme (soft, très
soft) était à la mode dans ce milieu des années 1970. On ne verra
jamais la poitrine d’Evelyne Kraft, tout juste fugacement quand Lu
Tien tente d’abuser d’elle quand elle est à Hong Kong.
Une
fois arrivée dans l’archipel, elle garde ses peaux de bêtes et se
promènera partout en ville dans sa courte tenue et pieds nus. A ce
stade, on constate que le film est un mélange peu subtil entre les
King Kong
(celui de 1976 venait de sortir)Tarzan (Evelyne Kraft crie sur ses
lianes) et un Godzilla
où King Wong se met parfois à émettre des cris stridents.
En
revanche, sa peau est filmée sous toutes les coutures,
essentiellement en gros plan. La scène la plus chaude du Colosse
de Hong Kong est celle où
elle se fait mordre par un serpent. Puis, Zhengjeng suce sa cuisse
pour aspirer le venin. Une fois King Wong capturé et embarqué sur
un cargo pour Hong Kong, Zhengjeng demande à Wendy de se vêtir de
vêtements occidentaux (une robe quoi) mais jamais elle ne le fera.
King
Wong le colosse qui terrorisait les habitants d'un village au fin
fonds de l’Himalaya n’est pas un vrai singe géant. Il y a un
figurant dans le costume de poils. Des sauvages en Inde (mais tous
joués par des figurants de Hong Kong) sont effrayés par cet animal
monstrueux qui vient détruire leurs maisons. Pourquoi ? Il
n’est pas donné de raison.
Contrairement
à Godzilla,
le nucléaire n’est pas en cause. King Wong brise les cabanes, ce
sont des maquettes. On le voit, c’est amusant. Le gorille géant
s’approche en poussant ses horribles cris, la superposition des
deux images donne une image bâclée. Plus tard, des éléphants en
furie viendront charger l’expédition menée par Zhengjeng (Danny
Lee) et son équipe avec les mêmes effets de surimpression.
Les
effets spéciaux sont tous mal fichus. Le comble du ratage est
atteint quand King Wong attaque Hong Kong. Là aussi des maquettes
(notamment de voitures, d’hélicoptères ou de chars d’assaut)
seront utilisées. Qui plus est, ce sont des plans issus de The
Super Inframan. Bien entendu,
la peur censée être provoquée par King Wong n’est pas au
rendez-vous.
Après
un petit passage dans les décors de la TVB (la chaîne de télé de
la Shaw Brothers, un peu de pub gratuite ne fait pas de mal), le
scénario de plus en plus inconsistant va suivre celui de King
Kong et le gorille
géant va grimper sur le plus haut gratte-ciel de Hong Kong dans un
final où toutes les maquettes vont exploser et prendre feu.
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