mercredi 3 juin 2020

Le Colosse de Hong Kong (Ho Meng-hua, 1977)

Pour faire un spectacle qui plaise aux gens, il faut une immense attraction. Voici ce que se dit un producteur de la télé de Hong Kong, Lu Tien (Ku Feng). Il va appeler son ami Zhengjeng (Danny Lee). C'est un scientifique qu’une triste aventure conjugale (sa fiancée couche aussi avec son frère) a rendu particulièrement amer avec la vie. Il s’est mis à boire.

Lu Tien a eu écho qu’un gorille géant existait en Inde, il convainc Zhengjeng d’aller le capturer. Lu Tien pense qu’il va pouvoir se faire un paquet de fric en ramenant King Wong à Hong Kong (il n’a sans doute jamais entendu parler des aventures de King Kong). Mais peu importe. Notre héros se fait attaquer par une horde d'éléphants sauvages puis un tigre.

Et là, il est sauvé par Wendy (Evelyne Kraft), une sculpturale blonde qui a l’immense pouvoir de communiquer avec les animaux de la jungle. Le courant va vite passer entre eux. Elle va raconter comment elle a atterri là (c’est le bon terme puisque enfant, elle était dans un avion qui a crashé). C’est King Wong qui l’a élevée et, forcément, le gorille est jaloux de sa relation amoureuse naissante avec Zhengjeng.

Comment ne pas tomber amoureux d’une si belle femme aux longs cheveux blonds, vêtue de peau de bête et dont le soutien-gorge n’a pas de bretelle sur l’épaule gauche ? L’érotisme (soft, très soft) était à la mode dans ce milieu des années 1970. On ne verra jamais la poitrine d’Evelyne Kraft, tout juste fugacement quand Lu Tien tente d’abuser d’elle quand elle est à Hong Kong.

Une fois arrivée dans l’archipel, elle garde ses peaux de bêtes et se promènera partout en ville dans sa courte tenue et pieds nus. A ce stade, on constate que le film est un mélange peu subtil entre les King Kong (celui de 1976 venait de sortir)Tarzan (Evelyne Kraft crie sur ses lianes) et un Godzilla où King Wong se met parfois à émettre des cris stridents.

En revanche, sa peau est filmée sous toutes les coutures, essentiellement en gros plan. La scène la plus chaude du Colosse de Hong Kong est celle où elle se fait mordre par un serpent. Puis, Zhengjeng suce sa cuisse pour aspirer le venin. Une fois King Wong capturé et embarqué sur un cargo pour Hong Kong, Zhengjeng demande à Wendy de se vêtir de vêtements occidentaux (une robe quoi) mais jamais elle ne le fera.

King Wong le colosse qui terrorisait les habitants d'un village au fin fonds de l’Himalaya n’est pas un vrai singe géant. Il y a un figurant dans le costume de poils. Des sauvages en Inde (mais tous joués par des figurants de Hong Kong) sont effrayés par cet animal monstrueux qui vient détruire leurs maisons. Pourquoi ? Il n’est pas donné de raison.

Contrairement à Godzilla, le nucléaire n’est pas en cause. King Wong brise les cabanes, ce sont des maquettes. On le voit, c’est amusant. Le gorille géant s’approche en poussant ses horribles cris, la superposition des deux images donne une image bâclée. Plus tard, des éléphants en furie viendront charger l’expédition menée par Zhengjeng (Danny Lee) et son équipe avec les mêmes effets de surimpression.

Les effets spéciaux sont tous mal fichus. Le comble du ratage est atteint quand King Wong attaque Hong Kong. Là aussi des maquettes (notamment de voitures, d’hélicoptères ou de chars d’assaut) seront utilisées. Qui plus est, ce sont des plans issus de The Super Inframan. Bien entendu, la peur censée être provoquée par King Wong n’est pas au rendez-vous.


Après un petit passage dans les décors de la TVB (la chaîne de télé de la Shaw Brothers, un peu de pub gratuite ne fait pas de mal), le scénario de plus en plus inconsistant va suivre celui de King Kong et le gorille géant va grimper sur le plus haut gratte-ciel de Hong Kong dans un final où toutes les maquettes vont exploser et prendre feu.






























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