Pour
faire un spectacle qui plaise aux gens, il faut une immense
attraction. Voilà le projet du millionnaire John Hammond (Richard
Attenborough), gentil grand-père facétieux, tout sourire derrière
sa barbe-blanche, un Père Noël au mois de juillet (il jouera
d'ailleurs l'année suivante dans Miracle sur la 34e rue). C'était à
Sumatra dans King Kong, en Himalaya dans Le Colosse de Hong Kong,
c'est sur une petite île au large du Costa Rica dans Jurassic Park.
Loin
de moi l'idée que ce merveilleux film de Steven Spielberg soit un
remake stricto sensu de King Kong, mais il en prend quelques idées.
Mais après tout dans le film de Cooper et Schoedsack, les Américains
étaient confrontés à quelques dinosaures. John Hammond a ainsi
construit un immense parc d'attraction et il a invité trois
scientifiques à valider son parc d'attractions. Faut dire que le
film commence par un homme dévoré tout cru.
Commençons
par les scientifiques. Un couple d'archéologues pas encore marié,
Ellie Sattler (Laure Dern) et Alan Grant (Sam Neil) font des fouilles
et présentent leur travail à des enfants. Parmi eux un gamin
insolent qui pose des questions à Grant, lequel a du mal à contenir
son énervement. C'est qu'il ne supporte pas les enfants. Il l'a dit
à sa fiancée, il ne veut pas d'enfants. Elle le regarde avec un
sourire en coin. Et voilà que Hammond vient les chercher sur le lieu
de leurs fouilles.
Il
ne le sait pas encore mais il va devoir faire une partie de son
séjour sur l'île avec les petits-enfants de Hammond. Ce sera pour
plus tard. L'aînée Lex (Ariana Richards) et le petit Tim (Joseph
Mazzello) sont évidemment d'insupportables gamins qui bougent tout
le temps, parlent tout le temps. Ça amuse bien le troisième
scientifique, le lymphatique professeur Ian Malcolm (Jeff Goldblum)
qui trouve la situation irrésistible.
Visiter
le parc préhistorique prend du temps. Steven Spielberg veut d'abord
expliquer comment Hammond est parvenu à créer des dinosaures. Loin
d'un prêchi-prêcha scientifique, il propose à nos trois savants un
dessin animé stupide. Evidemment, les deux gamins adorent. Et les
voilà qui courent partout et arrêtent pas de parler. S'ils savaient
ce qui les attend. On n'attend d'ailleurs que ça qu'ils aient la
frousse de leur vie, ils le méritent.
Comme
tous les millionnaires qui veulent se faire du fric sur les grosses
bébêtes méchantes, Hammond assure que tout est super sécurisé.
La preuve, il y a un type qui a fait des supers logiciels
perfectionnés. On le voit le type, on voit surtout comment le film
le représente, en sueur, adipeux, cupide et plein de morgue. Un sale
type ce Dennis (Wayne Wright) qui veut voler des embryons pour les
revendre à un receleur.
Parmi
les premiers à mourir le visage couvert du venin d'une créature qui
semblait pourtant si mignonne, c'est l'informaticien Dennis. C'est
toujours marrant de deviner l'ordre des victimes dans les films
catastrophes. Dans Jurassic Park, le premier à se faire
dévorer par un dinosaure a logiquement été l'avocat Donald Gennaro
(Martin Ferrero), vêtu d'un ridicule bermuda. Lui voulait forcer à
toute force les scientifiques à donner leur holà malgré les
incidents.
Pour
le destin funeste de Ray Arnold (Samuel L. Jackson), l'ingénieur du
parc d'attraction et pour tout dire le bras droit de Hammond, c'est
plus compliqué. Il reste longtemps dans le récit et il sera
déchiqueté dans un acte de bravoure dans la centrale électrique.
Mais son destin était pourtant scellé par une mort obligatoire.
Pour une raison simple, il passe son temps à fumer des clopes, et
ça, c'est un mauvais exemple pour les enfants.
On
est donc à la place des scientifiques mais aussi des enfants dans la
découverte du parc. D'un côté, on est averti par Malcolm, Ellie et
Grant du danger à avoir des vélociraptors et des tyrannosaures rex,
de l'autre côté on est enchanté par ce spectacle merveilleux (je
redis le mot). Je me rappelle ma joie en 1993 dans la salle de cinéma
de voir sur l'écran d'aussi beaux effets spéciaux mais aussi
l'excitation de prévoir que tout cela va se retourner contre les
personnages.
Ça
commence assez vite quand Ellie se désole de voir un tricératops
malade. Hop, elle enfile un large gant et va fouiller dans les
excréments du dinosaure. Mais ce que décèle cette maladie est que
le parc est voué à l'échec dès le départ. A cela s'ajoute le
danger imminent d'une tempête tropicale. Elle va arriver libérant
le tyrannosaure qui attaquent les véhicules de visite, voilà
comment Grant en est à s'occuper des deux enfants.
Parmi
les stars du film, le trio de vélociraptors. Deux d'entre eux se
promènent dans la cuisine pour chasser Lex et Tim, la séquence la
plus jouissive du film. C'est que c'est malin ces petits animaux, ça
sait exactement ce que le spectateur demande. Comme ils ont été
aussi insolents que les deux mômes, le T-Rex vient leur donner une
leçon. Comme les scientifiques, il ne veut pas du parc. Le film lui
aura (pour l'instant) quatre suites.
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