lundi 23 mars 2020

Le Danseur du dessus (Mark Sandrich, 1935)

Aussi étonnant que cela puisse paraître, c'est la première fois que je vois un film du légendaire duo Fred Astaire et Ginger Rogers. 9 films ensemble entre 1933 et 1939 et un plus tardif en 1949. pendant cette période de confinement, je pioche dans mes DVD que je n'ai pas encore vus et ici un coffret de productions de la RKO. Les chansons de cette comédie musicale sont de Irving Berlin, j'aime bien Irving Berlin, surtout la chanson « Cheek to cheek ».

Je suis moins adepte des danses de Fred Astaire. Oh, il danse bien mais il n'a pas la légèreté de Gene Kelly. Il fait ici des claquettes dans la suite qu'il occupe au dessus de celle de Ginger Rogers. C'est son métier dans le film d'être danseur de claquettes. Il en fait pour montrer à son impresario son talent que ça réveille la voisine du dessous. Quelle idée de dormir au beau milieu de l'après-midi. Elle fait sonner un employé pour enguirlander l'importun.

Enfin bref, ça ne marche pas très bien, alors elle monte les escaliers quatre à quatre. Là l'idée d'un quiproquo va se mettre en place : elle a le nom du voisin mais c'est Fred Astaire qui ouvre. Pendant tout le film, elle va se tromper sur la personne. Il faut tenir 100 minutes avec ce quiproquo. C'est qu'elle tombe amoureux de lui tout en ignorant qui il est. Ce que Ginger croit, c'est que le danseur du dessus est le mari de sa meilleure amie.

Le mari est joué par Edward Everett Horton. Pour être très honnête, son personnage est le plus amusant du film. Horace, notre impresario a un majordome Bates (Eric Blore) particulièrement revêche. Ils vivent en couple pour ainsi dire. Bates passe son temps à critiquer son patron pour un tout pour un rien, ça commence dès le début du film avec les formes des nœuds papillon à adopter pour être dans la bonne société.

Ce sont ces rapports ambiguës entre le maître et l'employé qui me fournissent l'essentiel de la comédie du Danseur du dessus. D'autant que l'épouse de Horace, Madge (Helen Broderick) apparaît comme une femme libre, très libre, totalement détachée de sa vie maritale, comme si elle savait que son mari est en couple avec le majordome. Derrière tout cela, on devine un clin d’œil à peine déguisé à ces couples d'hommes mariés qui se cachaient à Hollywood.

Pour prolonger encore les quiproquos, le film ajoute un bellâtre italien (Erik Rhodes) particulièrement macho. Sa virilité qu'il met sans cesse en avant est moquée à chacune de ses apparitions. L'Italien veut épouser Ginger alors qu'elle aime Fred. Il se met tout le temps en colère, débite des dictions stupides qui achèvent de ridiculiser son personnage. Bref, cet homme retient toute notre antipathie à l'inverse de Horace.

Le scénario du film ne tient jamais debout, c'est ainsi, c'est pas grave. Il est impossible de comprendre par exemple pourquoi Ginger n'a jamais rencontré le mari de Madge qui est annoncée comme sa meilleure amie. Si ce n'est avec l'explication que je viens de donner ci-dessus, Madge n'est qu'une façade pour Horace. Chacun vit sa vie de son côté, sans interférence extérieure si ce n'est ce danseur du dessus qui vient tout mettre en lumière.


























1 commentaire:

Jacques Boudineau a dit…

Vu il y a quelques années, pas u grand souvenir mis
à part la chanson Cheek to cheek reprise dans La
Rose pourpre du Caïre.
Paraît-il un modèle des "comédies champagne" de la RKO.
Pas impérissable, loin de là.