Kongo
(Hadrien La Vapeur & Corto Vaclav, 2019)
Le
personnage central de Kongo s'appelle Médard, on le surnomme
Apôtre Médard, il dirige son église en portant un maillot de
footballeur. Il en a plusieurs de ces maillots et sur l'un d'eux on
voit la marque de bière Corona (comme un choc avec l'actualité
brûlante). L'apôtre est mage ou guérisseur et enferme des
« présences » dans des petites bouteilles. Il est le
seul à les voir ces présences, ces sirènes, ces démons, comme
l'un de ses patients lui dit après l'avoir soigné. J'ai passé un
bon moment à observer l’œil droit de Médard qui vrille d'un
côté. Voir ou ne pas voir et surtout que voir ? Il faut
trouver les tombes égarées de deux enfants tués par la foudre
apparue sans orage. Cela c'est le début du film. En écho, Médard
cherchera une sirène dans une cascade qu'il aura du mal à trouver.
Tout est dans le double et le trouble avec des images étranges
d'eau. La mer qui traverse horizontalement le cadre, cette cascade
disparue après l'arrivée d'industriels chinois venus exploiter les
matières premières, l'eau des bouteilles de bric et de broc qui
enferment ces démons invisibles. Voilà pour la partie documentée
sur les rites de Médard. S'ensuit une histoire, un récit sur qui se
greffe qui les scènes de guérison, un procès qui déploie ses
propres rites. Kongo est une bizarrerie tournée au fil du
temps (six ans disent les deux cinéastes) sans que je sache vraiment
si c'est un documentaire ou une pure fiction.
La
Bonne épouse (Martin Provost, 2020)
La
comédie va bien à Juliette Binoche. Avec Noémie Lvovsky en
religieuse vulgaire et excitée et Yolande Moreau en cuisinière
enthousiaste, le trio de La Bonne épouse est irrésistible. Elles
s'en donnent à cœur joie dans leurs rôles de femmes soumises qui
apprennent à une vingtaine de jeunes femmes alsaciennes la
soumission. Chacune a son registre comique, la voix haute pour
Binoche (elle ressemble presque à Julia Roberts dans certaines
scènes), la vulgarité pour Lvovsky (elle gueule, elle fume, elle
dit ce qu'elle pense) et l'abattage habituel pour Yolande, tout en
douceur. Pour les jeunes femmes, c'est un peu plus fâcheux. Les
rares personnages qui ressortent sont de strictes caricatures (la
lesbienne issue de grande famille, la paysanne timide, la délurée).
L'académisme souffle dans chaque scène reconstituée. Alors, on
attend avec impatience quand tout va se retourner et que chacune va
refuser la soumission. Evidemment, ça arrive d'autant qu'on est en
mai 1968. Bref, du bon, parfois très drôle, du moins bon quand le
conformisme des situations s'enlise.
Alors
comme tout le monde le sait, je ne vais plus pouvoir aller voir des
films dans les salles de cinéma puisque les salles de cinéma sont
désormais fermées jusqu'à nouvel ordre. Je vais pour l'instant me
contenter de regarder mes DVD. Bon courage à tout le monde.
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