Dans
mes plus anciens souvenirs de Tonie Marshall, il y a la série de
Jean-Michel Ribes Merci Bernard. Ça passait le dimanche soir à 20h
sur FR3, alternativement avec Benny Hill. C'est qu'on savait s'amuser
le dimanche soir ! Tonie Marshall avait déjà cette bonne
bouille, ces petits yeux de cocker qui faisait qu'il lui était
attribué des rôles de Sainte-Nitouche, de bécasse, de fille
simplette. Elle avait une voix un peu traînante et surtout des
cheveux blonds bouclés. Merci Bernard c'était des sketches courts
comme Ribes en fera quelques années plus tard avec la série Palace
plus connue et aussi absurde. C'est là que j'avais vu pour la
première fois ses comparses Philippe Khorsand et Eva Darlan. Certes,
les gags ont un peu vieilli, on peut en voir quelques uns sur la page
youtube de l'INA.
Au
cinéma, en tant qu'actrice, elle avait réussi le grand écart entre
le cinéma très commercial et le cinéma d'auteur, celui que les
Cahiers du cinéma défendaient, celui de Jean-Claude Biette (Le
Champignon des Carpathes), de Gérard Frot-Coutaz (Beau temps mais
orageux en fin de journée) et Michel Davila (La Campagne de
Cicéron). Pour le cinéma commercial, c'était surtout Les
Sous-doués de Claude Zidi. Elle était la fille de Maria Pacôme,
prof dans une boîte à bac minable. Le meilleur gag du film était
autour de son personnage qui soutenait les sous-doués mais eux se
jouaient d'elle en faisait croire qu'elle dansait. Une lycéenne
avait pris sa robe Maria Pacôme surveillait avec une caméra les
classes et la pauvre Tonie se ramassait une claque monumentale de sa
mère.
Et
ensuite le cinéma. Mon premier film de Tonie Marshall, c'était Pas
très catholique avec Anémone. Une Anémone pas commode, un peu
revêche, parfaite dans ce rôle. Comme Tonie avait un prénom de
garçon, elle avait donné à son actrice celui de Maxime. Elle était
très bien aussi dans Enfants de salaud, déambulation d'une
fratrie à la recherche du père, ce salaud. C'est plus tard, lors
d'une diffusion télé que j'ai découvert Pentimento. Antoine
de Caunes débutait au cinéma dans un film course poursuite
trépidant mais tout à fait réussi. Je crois qu'elle rêvait de
faire du cinéma américain en France, c'est l'impression que j'en
avais à l'époque.
Je
me rappelle quand elle a reçu le César de la meilleure réalisation
en 2000 pour Vénus Beauté (Institut) qu'elle a remercié
Claude Berri (qui venait de produire le plus gros succès de l'année
1999, Astérix et Obélix contre César). Une bonne partie des
professionnels de la profession détestait Claude Berri à l'époque
mais l'autre partie le remerciait, ceux qu'il produisait. Impossible
de ne pas parler de Tonie Marshall sans parler de sa mère Micheline
Presle, la doyenne du cinéma français. J'avoue que je me suis
longtemps détourné de son cinéma (perso, Vénus Beauté,
c'était pas mal mais pas mon truc). Tonie Marshall a fait tourner sa
mère dans plusieurs de ses films.
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