Aussi
étonnant que cela puisse paraître, c'est la première fois que je
vois un film du légendaire duo Fred Astaire et Ginger Rogers. 9
films ensemble entre 1933 et 1939 et un plus tardif en 1949. pendant
cette période de confinement, je pioche dans mes DVD que je n'ai pas
encore vus et ici un coffret de productions de la RKO. Les chansons
de cette comédie musicale sont de Irving Berlin, j'aime bien Irving
Berlin, surtout la chanson « Cheek to cheek ».
Je
suis moins adepte des danses de Fred Astaire. Oh, il danse bien mais
il n'a pas la légèreté de Gene Kelly. Il fait ici des claquettes
dans la suite qu'il occupe au dessus de celle de Ginger Rogers. C'est
son métier dans le film d'être danseur de claquettes. Il en fait
pour montrer à son impresario son talent que ça réveille la
voisine du dessous. Quelle idée de dormir au beau milieu de
l'après-midi. Elle fait sonner un employé pour enguirlander
l'importun.
Enfin
bref, ça ne marche pas très bien, alors elle monte les escaliers
quatre à quatre. Là l'idée d'un quiproquo va se mettre en place :
elle a le nom du voisin mais c'est Fred Astaire qui ouvre. Pendant
tout le film, elle va se tromper sur la personne. Il faut tenir 100
minutes avec ce quiproquo. C'est qu'elle tombe amoureux de lui tout
en ignorant qui il est. Ce que Ginger croit, c'est que le danseur du
dessus est le mari de sa meilleure amie.
Le
mari est joué par Edward Everett Horton. Pour être très honnête,
son personnage est le plus amusant du film. Horace, notre impresario
a un majordome Bates (Eric Blore) particulièrement revêche. Ils
vivent en couple pour ainsi dire. Bates passe son temps à critiquer
son patron pour un tout pour un rien, ça commence dès le début du
film avec les formes des nœuds papillon à adopter pour être dans
la bonne société.
Ce
sont ces rapports ambiguës entre le maître et l'employé qui me
fournissent l'essentiel de la comédie du Danseur du dessus.
D'autant que l'épouse de Horace, Madge (Helen Broderick) apparaît
comme une femme libre, très libre, totalement détachée de sa vie
maritale, comme si elle savait que son mari est en couple avec le
majordome. Derrière tout cela, on devine un clin d’œil à peine
déguisé à ces couples d'hommes mariés qui se cachaient à
Hollywood.
Pour
prolonger encore les quiproquos, le film ajoute un bellâtre italien
(Erik Rhodes) particulièrement macho. Sa virilité qu'il met sans
cesse en avant est moquée à chacune de ses apparitions. L'Italien
veut épouser Ginger alors qu'elle aime Fred. Il se met tout le temps
en colère, débite des dictions stupides qui achèvent de
ridiculiser son personnage. Bref, cet homme retient toute notre
antipathie à l'inverse de Horace.
Le
scénario du film ne tient jamais debout, c'est ainsi, c'est pas
grave. Il est impossible de comprendre par exemple pourquoi Ginger
n'a jamais rencontré le mari de Madge qui est annoncée comme sa
meilleure amie. Si ce n'est avec l'explication que je viens de donner
ci-dessus, Madge n'est qu'une façade pour Horace. Chacun vit sa vie
de son côté, sans interférence extérieure si ce n'est ce danseur
du dessus qui vient tout mettre en lumière.
1 commentaire:
Vu il y a quelques années, pas u grand souvenir mis
à part la chanson Cheek to cheek reprise dans La
Rose pourpre du Caïre.
Paraît-il un modèle des "comédies champagne" de la RKO.
Pas impérissable, loin de là.
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