Tout
comme Amis de combat, Le Galopin a longtemps été
réputé perdu avant d'être retrouvé en 1991 et d'avoir été
inclus dans le coffret Carlotta édité en 2006 sous le titre Un
garçon honnête. Ce garçon, ce galopin, ne faisait que jouer à
cache-cache avec ses amis quand un kidnappeur voit en lui un parfait
gibier. On imagine aisément que cet enfant portant un kimono, mais
marchant pieds-nus, est un orphelin et que l'adulte ne l'enlève non
pas pour demander une rançon à ses parents mais pour que le gamin
fasse la manche pour son compte.
Mais
le môme va en faire voir de toutes les couleurs (en noir et blanc et
muet) à notre kidnappeur qui s'est habilement déguisé avec une
fausse moustache, histoire de passer inaperçu au cas où un policier
viendrait à rôder dans les coins. Immédiatement, Yasujiro Ozu
place son court-métrage non pas dans le drame comme le sujet s'y
prêterait volontiers mais dans le burlesque le plus débridé. La
candeur de l'enfant kidnappé va se transformer en espièglerie, car
le galopin ne pense qu'à jouer et cet adulte devient le compagnon de
jeu idéal.
Il
demande de faire des grimaces, celle de l'escargot est la préférée
de l'enfant qui lui imite l'hippopotame. Puis il passe aux caprices,
chialant quand le kidnappeur refuse de lui acheter tous les jouets du
magasin. Arrivés à la maison du kidnappeur, le galopin s'amuse à
lancer des fléchettes à ventouse sur le crâne du comparse du
kidnappeur avant de l'asperger avec un pistolet à eau. Il les fait
tourner en bourriques et quand les deux adultes veulent se
débarrasser de ce gamin encombrant, l'enfant dit au policier qu'il
est avec « tonton le kidnappeur ». Tel est pris qui
croyait prendre.
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